ING rinuncia a vendere le divisioni assicurative in Belgio
Le bancassureur néerlandais ING a renoncé à vendre par appartements ses divisions d’assurance belges ING Life et ING Non-Life, car les conditions de marché étaient trop défavorables. Le prix de ces deux entités, qui génèrent 900 millions d’euros de revenus, évoluerait entre 800 millions et 1,1 milliard d’euros selon un analyste de SNC Securities cité par le « Wall Street Journal ». Malgré plusieurs manifestations d’intérêt, « les conditions financières des offres étaient ridicules et ne pouvaient être considérées », a précisé Mathieu Blondeel, le patron du comité d’entreprise européen d’ING, que le groupe a informé de sa décision la semaine dernière.
Vers une introduction
Forcé par Bruxelles de démanteler sa division assurance en échange des 13 milliards d’euros d’aides publiques reçus durant la crise financière de 2008, ING avait mandaté la banque d’affaires JP Morgan pour procéder à la vente de ces actifs. Faute d’y parvenir, le bancassureur a finalement décidé d’ajouter ses divisions belges à son pôle d’assurance européen et asiatique, qu’il prévoit de mettre en Bourse avant fin 2013. En parallèle, ING espère aussi boucler dans les mêmes délais l’introduction en Bourse de sa branche américaine d’assurance.
Jusqu’ici, le groupe était parvenu à céder dans de bonnes conditions ses actifs, qu’il s’agisse de sa banque en ligne aux Etats-Unis, vendue 9 milliards de dollars (6,9 milliards d’euros) à Capital One, ou de ses activités d’assurance en Amérique latine, cédées au colombien GrupoSura pour 2,6 milliards d’euros.
Mais, à l’instar de Groupama, qui a renoncé pour l’heure à céder GAN Assurances à prix cassé, le revirement d’ING préfigure les difficultés auxquelles la plupart des groupes financiers risquent d’être confrontés dans les prochains mois. Pour satisfaire les nouvelles exigences prudentielles imposées par le nouveau cadre réglementaire de Bâle III ou Solvabilité II, tous les acteurs européens du secteur ont, en effet, annoncé un programme de réduction plus ou moins drastique de leur bilan qui passe par la cession d’actifs en nombre.
Pression très importante
Les groupes qui, comme ING, ont bénéficié d’aides d’Etat en 2008 et doivent procéder à des ventes forcées dans un temps limité subissent logiquement une pression particulièrement importante. Le démantèlement de Dexia, décidé début octobre, ne fait que renforcer cette pression en augmentant le nombre d’actifs à vendre sur le marché. Outre ses filiales spécialisées dans le financement des collectivités locales, Dexia Sabadell en Espagne et Crediop en Italie, la banque franco-belge doit désormais aussi boucler la cession de sa banque turque Denizbank, de sa filiale de gestion d’actifs, Dexia Asset Management, et de sa part dans le spécialiste de la conservation de titres RBC Dexia.
Dans ces conditions, la décision d’ING de trouver une autre voie pour réduire son bilan n’est pas surprenante. En théorie, ses introductions en Bourse devraient lui permettre de s’alléger de près de 1.300 milliards dans les deux prochaines années. A condition que le marché boursier ne soit pas non plus engorgé rapidement.