Intervista a Marc Sevestre, pdg di MetLife in Europa Occidentale
Grâce au rachat d’Alico il y a un an, Metlife s’est implanté en Europe où il était absent. L’intégration est-elle terminée ?
L’intégration d’Alico au groupe MetLife est faite à 95 % en Europe de l’Ouest. Le premier changement visible a été le changement de nom au premier semestre. Ce jeudi 15 décembre nous quitterons la tour Chartis pour nous installer dans la tour Coeur Défense. Toutes les équipes, y compris celles du marketing direct qui se trouvent actuellement à Asnières, y seront regroupées.
Votre stratégie va-t-elle changer ?
Non, en Europe de l’Ouest, nous ne changeons pas de positionnement : nous restons multispécialiste et multidistribution.
Vous n’allez donc pas développer de réseaux de vente traditionnels ?
Nous avons des réseaux d’agences traditionnels en Espagne et au Portugal que nous conservons. Mais notre stratégie a été de développer d’autres canaux comme ceux des partenariats, du marketing direct ou bien du courtage.
Et en France ?
MetLife en France a aujourd’hui un retour sur fonds propres de près de 3 fois la moyenne de l’industrie : il est au delà de 20 % alors que la moyenne se situe à 6-7 %. Ce succès s’explique par notre stratégie d’acteur spécialisé sur certains segments de marché et certains canaux de distribution. Nous avons fait le choix de nous positionner sur des produits de prévoyance individuelle et collective liés à ?l’incapacité, le décès et l’accident de santé sur une base forfaitaire et non indemnitaire.
Comment parvenez-vous à vous distinguer sur ce marché très concurrentiel ?
Nous avons été les premiers à lancer, il y a de nombreuses années, l’assurance décès pour non fumeurs et nous sommes spécialisés en matière d’assurance emprunteur pour les ?jeunes, pour les plus âgés et pour les profils dits « à risques » ou « hors normes » (souscripteurs en surpoids, ou ayant souffert de maladies graves…). Nos produits sont reconnus : nous avons signé un partenariat avec la ?Ligue Nationale Contre le Cancer qui recommande nos assurances auprès de ses 728.000 adhérents.
La faible notoriété de la marque MetLife en Europe et en France, n’est-elle pas un handicap ?
Ce n’est pas un handicap quand on travaille avec des partenaires grands comptes car on joue sur l’affinité entre l’enseigne et ses clients. Nous faisons du marketing direct en marque blanche pour de grandes enseignes financières comme, par exemple, American Express ou Santander, mais aussi avec des enseignes de la grande distribution comme Tati ouCarrefour et de la nouvelle économie (Cdiscount, Admiral notamment). Mais la volonté de MetLife est de gagner en notoriété. C’est pourquoi nous sommes, depuis l’an passé, le sponsor principal de l’OS Belenenses, un club de football populaire au Portugal, et, depuis le mois de septembre, l’un des principaux sponsors du Bolchoï en Russie.
Avez-vous prévu d’investir massivement en publicité ?
Ça n’aurait pas de sens d’investir aussi massivement sur la marque en Europe de l’Ouest qu’aux États-Unis. Mais nous pouvons multiplier l’efficacité de nos actions commerciales grâce à l’innovation et au marketing. Nous n’hésitons pas à prendre notre casquette de courtier pour aller chercher des garanties que nous n’assurons pas nous même pour commercialiser un package. Nous l’avons fait récemment pour concevoir une offre d’assurance des téléphones mobiles. C’est aussi dans cette optique d’innovation que nous sommes devenus, l’an passé, l’actionnaire de référence d’Hyperassur, le deuxième comparateur d’assurances en France.
Misez-vous davantage sur la croissance externe ou interne ?
Nous prévoyons de doubler de taille en Europe de l’Ouest d’ici 3 ou 4 ans en partie par croissance interne et en partie par acquisitions car il y a aujourd’hui beaucoup de petits acteurs qui exercent sur des segments de marchés étroits et qui peuvent avoir besoin de s’adosser à un grand groupe.