«Short term has no future » (le court terme n’a pas de futur). C’était l’ancien slogan deDexia. Une chose est sûre, le futur de la banque se joue dans les jours qui viennent. En effet, les discussions entre les autorités belges, françaises et luxembourgeoises sur le nouveau plan de sauvetage de l’établissement avancent. Elles doivent aboutir à un démantèlement ordonné des activités du groupe. Si rien n’est encore finalisé, certains dossiers sont avancés, non sans difficulté.
C’est le cas, en France, du financement des collectivités publiques. Sous la supervision de l’État français, une alliance entre la Caisse des Dépôts (CDC) et La Banque Postale (LBP) devrait donner naissance dans les prochains jours à une société qui reprendra les activités de financement de Dexia Municipal Agency (Dexma). Ce projet a été validé à la suite d’un conseil d’administration extraordinaire de La Poste qui s’est tenu mercredi soir. À noter que les administrateurs de la CDC se sont abstenus. « On a appelé à la rescousse les deux seules institutions bancaires françaises qui tiennent le cap en ces temps de crise, de quoi rassurer les agences de notations et les collectivités plutôt nerveuses en ce moment », constate le syndicat Sud-PTT qui estime que ce projet est « imposé par le gouvernement français ». Dexma compte 1,3 milliard d’euros de fonds propres et 77,5 milliards d’euros d’actifs au 30 juin 2011. Elle porte en son bilan les prêts et titres obligataires de collectivités et États européens. Ces actifs seront transférés dans une Société de Crédit Foncier, et non une banque, détenue à 5 % par La Banque Postale, 65 % par la CDC et à 30 % par Dexia. Parallèlement, une co-entreprise sera créée entre la CDC (35 %) et La Banque Postale (65 %) pour la commercialisation des nouveaux crédits. LBP récupérerait le système informatique de Dexma et son personnel estimés à 1 000 salariés. Le projet d’une banque publique refait donc surface. Ce qui ne rassure pas complètement Sud-PTT qui « restera très vigilant sur l’évolution de cette société, notamment sur le non-usage des fonds dans lesquels elle puisera pour se financer ». Pour rappel, les autorités n’avaient pas hésité à puiser dans le Livret A pour renflouer Dexia en 2008.
Autre dossier, celui de Dexia Banque Internationale à Luxembourg. Dotée d’une quarantaine d’agences au grand-duché, son activité porte essentiellement sur de la banque privée et de la gestion d’actifs. Dans un communiqué, la banque a annoncé qu’elle était entrée en négociation exclusive avec un groupement d’investisseurs internationaux auquel participera l’État du Luxembourg, comme l’a indiqué son ministre des Finances Luc Frieden. Selon les quotidiens belges « L’Écho » et « De Tijd », le fonds souverain du Quatar serait prêt à y injecter 900 millions d’euros.