AXA aura connu hier une courte embellie boursière, gagnant jusqu’à 6 % en séance dans la foulée de la présentation de ses résultats semestriels, avant d’être emporté par les vents contraires qui ont soufflé sur le CAC 40. Les marchés avaient pourtant bel et bien salué ses résultats semestriels meilleurs que prévu.
Sur les six premiers mois de l’année, le groupe dirigé par Henri de Castries a plus que quadruplé son bénéfice net, à 4 milliards d’euros, grâce notamment aux plus-values exceptionnelles liées aux cessions de sa participation dans l’assureur-vie chinois Taikang Life et de ses activités australiennes et néo-zélandaises (1,44 milliard d’euros au total). Il a aussi nettement amélioré son résultat opérationnel (+ 10 %, à 2,2 milliards d’euros), notamment en assurance-dommages (+ 15 %). Pour Henri de Castries, l’assureur français est déjà sur « la bonne voie » pour atteindre les objectifs de son nouveau plan stratégique. A fin juin, son RoE (retour sur fonds propres) s’élevait ainsi à 13,5 %, AXA visant 15 % à horizon 2015.
« Mesure conservatrice »
L’impact de sa participation au nouveau plan de soutien à la Grèce ne se voit par ailleurs quasiment pas dans les comptes. AXA a choisi de passer une dépréciation de 92 millions d’euros sur ses obligations d’Etat grecques, répercutée sur le résultat courant. Au regard des 15 milliards d’euros logés dans sa provision pour participation aux excédents (PPE), « c’est un point de détail pour nous », estime Henri de Castries. Alors qu’il va se pencher sur les quatre options offertes par l’Institut de la finance internationale, l’assureur estime avoir « pris la mesure la plus conservatrice et qui nous laissera le plus de liberté de choix le moment venu ».
Sur le plan commercial, le deuxième assureur européen a enregistré un repli de 3 % de son chiffre d’affaires, à 46,84 milliards d’euros, au premier semestre. Ce qui, selon Denis Duverne, le directeur général délégué, reflète « la stratégie déjà annoncée d’être plus sélectif dans les pays matures »,notamment en France, en Belgique, en Allemagne ou en Espagne.
Comme il l’a déjà indiqué, AXA donne en effet maintenant la priorité aux marges. Les ventes des produits de prévoyance et de santé sont ainsi poussées (+ 14 %) au détriment des fonds en euros (- 26 %), aux marges jugées insuffisantes. D’où la hausse de 3 points de la marge sur affaires nouvelles dans les activités vie, épargne et retraite, qui atteint désormais 26 %.
Si le chiffre d’afffaires de l’assurance-vie est en repli (- 7 %, à 27,84 milliards), il est orienté à la hausse en dommages (+ 2,7 %, à 15,35 milliards), entre le gain de 770.000 nouveaux contrats et les hausses tarifaires (+ 3,5 % en moyenne). Le ratio combiné sur l’exercice courant (sinistres et frais rapportés aux primes) s’améliore, lui, de 3,8 points, à 99,2 %, du fait d’une moindre sinistralité. L’impact du tremblement de terre au Japon (70 millions d’euros avant impôts) s’est porté sur l’assurance-vie. En gestion d’actifs, AXA attend toujours un retour à l’équilibre en 2012, alors qu’AXA IM était en collecte nette positive (1 milliard d’euros) et AllianceBernstein toujours en décollecte (- 24 milliards d’euros).