Qu’avez-vous retenu mercredi soir de l’assemblée générale de l’Afer (association française d’épargne et de retraite), dont vous assurez les contrats ?
Tous ceux qui veulent s’exprimer le font, y compris certains, qui prétendent ne pas arriver à se faire entendre. En tant qu’assureur, deux points de débat ont retenu mon attention : d’abord la présentation de l’audit du taux de rendement 2010 du fonds en euros des contrats Afer qui valide totalement notre gestion. Ensuite, les résolutions qui demandaient un arbitrage gratuit par an et le plafonnement des frais d’arbitrage à 50 euros. Nous allons y donner une suite favorable.
La quasi-totalité de l’activité de l’Afer est réalisée sur un marché en berne, l’assurance-vie. Cela vous inquiète-t-il ?
Souvent, nous constatons que l’Afer amplifie les mouvements de marché. C’est notamment dû au fait que ses adhérents ont un mode de décision très indépendant. Je pense aussi que la baisse de la collecte en assurance-vie et l’augmentation des rachats s’expliquent par des mouvements structurels et conjoncturels. Structurels, parce que de plus en plus de gens arrivent au terme de leur contrat, et en rachètent tout ou partie. À nous, donc, de nous organiser pour que notre gestion actif/passif n’en pâtisse pas. Nous modélisons déjà pour cela des scénarios bien plus extrêmes de retraits, en particulier pour nous préparer à Solvabilité II, qui demande aux assureurs une parfaite connaissance de leurs passifs. Le mouvement est aussi conjoncturel, avec la combinaison des inquiétudes économiques et fiscales. Et les clients digèrent la baisse des taux de rendement des fonds en euros. Nous atteignons un point, où les gens « surréagissent » à la moindre annonce. Les pouvoirs publics devraient réfléchir dans le secret de leur cabinet avant de lancer des ballons d’essai. Le second semestre devrait être meilleur, avec un recul moins important de la collecte, compte tenu d’un effet de base positif.
Vous quittez vos fonctions de directeur général d’Aviva France. Que retenez-vous de vos relations avec l’Afer ?
Faire son métier d’assureur avec une association comme celle-ci, qui pèse 46 milliards d’encours et compte 735.000 adhérents, est une grande responsabilité. Des évolutions seront nécessaires pour satisfaire le besoin des adhérents de demain. Mais il faut les mener de manière très réfléchie, car le moindre détail a des conséquences démultipliées. Après, à titre personnel, je regrette que le procès des fondateurs occupe trop le devant de la scène. Le futur est plus palpitant.
Quel message avez-vous passé à votre successeur, Philippe Maso y Guell Rivet ?
Il prend ses fonctions le 1er juillet, et j’assurerai avec lui la transition le temps qu’il faudra avant de me réinvestir pleinement dans la présidence de l’Union financière de France. Je souhaite mettre en avant la grande qualité des équipes et le fait qu’Aviva est un assureur plus polyvalent que sa taille ne peut le laisser supposer.