Il aura fallu un congrès, suivi d’une assemblée générale extraordinaire le 18 juin puis d’un avis favorable de l’Autorité de contrôle prudentiel pour que la nouvelle organisation de la Macif soit définitivement validée. « Nous passons à une logique de groupe », a indiqué Gérard Andreck, président du groupe Macif à « La Tribune ». Dans la matinée du vendredi 24 juin, la refonte du conseil d’administration a été présentée en interne aux salariés, ainsi que la nomination de Jean-Marc Raby comme directeur général délégué à compter du 1er septembre. Il était jusqu’alors directeur général adjoint.
L’objectif de cette refonte est de confier à la structure faîtière du groupe une véritable autorité hiérarchique sur l’ensemble des activités. Le métier historique de la mutuelle – l’assurance dommages de particuliers et plus spécifiquement l’auto – a vu en effet son poids relatif diminuer dans le chiffre d’affaires au fur et à mesure de sa croissance. Il en représente aujourd’hui moins de la moitié. L’autre moitié est exercée par des filiales comme Mutavie en assurance-vie ou Macifilia, qui n’avaient pas été intégrées à la gouvernance de la Macif, traditionnellement pilotée par les 11 structures régionales.
« Auparavant, les régions pouvaient subir les décisions des filiales », explique Gérard Andreck qui se défend de toute volonté de centralisation. « Les régions ne perdront pas de pouvoir avec cette réforme, au contraire, leur pouvoir est étendu. Elles pourront saisir le conseil d’administration et les filiales », ajoute-t-il.
L’intégration des filiales dans la gouvernance passe par l’attribution de sièges au conseil d’administration. Au lieu de 24 postes d’administrateurs, les régions n’en conservent que 11 et les filiales en obtiennent 4. Un poste d’administrateur sera par ailleurs dédié aux partenariats et un autre à un représentant de la « société civile ». Sept sièges seront confiés aux « coordonnateurs » représentant les élus mutualistes de la Macif et 4 aux représentants des salariés. Au total, le nouveau conseil, qui sera officiellement désigné lors de l’assemblée générale de juin 2012, comptera 29 membres dont le président du groupe.
« Coordination et contrôle »
La réforme de la gouvernance était évoquée depuis 2005-2006 mais « Solvabilité II a accéléré notre réflexion », avoue Gérard Andreck. Il y voit l’occasion de « doper les moyens dédiés à l’audit et à la gestion des risques ». Une formation resserrée constituera le comité exécutif (8 administrateurs et 4 membres de la direction générale) qui sera épaulé par cinq comités spécifiques : audit, risques, partenariats, rémunération des dirigeants, éthique et responsabilité sociale d’entreprise. « Les maîtres mots de cette nouvelle organisation sont coordination et contrôle », explique Gérard Andreck qui vise une installation complète dans deux ans. À cette date Roger Iseli, l’actuel directeur général, atteindra l’âge de la retraite prévu par les statuts. Quant à Gérard Andreck, il aura la possibilité de rester une année supplémentaire. « Je prépare déjà ma succession », précise-t-il. Séverine Sollier