Leader sur le marché de l’assurance du risque spatial et numéro deux mondial sur celui de l’assurance aviation, Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) France, compte miser sur ces deux activités dans les prochaines années. L’assureur a même au début de l’année 2010 regroupé les deux secteurs sous une même direction pour « développer des synergies au service des clients et courtiers ». Depuis, le chiffre d’affaires des deux activités est ressorti en hausse de près de 3 % en 2010 : 35,3 millions d’euros en assurance du risque spatial et 49,8 millions d’euros en assurance aviation.
Sur ce dernier secteur, AGCS France estime couvrir toute la chaîne logistique dans les activités airlines (vols de transport aérien public et commerciaux) et aviation générale. Cette dernière regroupe toutes les activités aériennes civiles comme les aéroclubs ou les « jets » d’affaires. « L’aviation générale est un secteur qui intrinsèquement se développe, là où la grande aviation (airlines) arrive à saturation », indique Véronique Turinaz-Postel, directeur développement, marketing et communication d’AGCS France.
Vingt-cinq fusées
Les produits d’assurances proposés aux acteurs du secteur (compagnies aériennes, aéroports, industriels) regroupent une batterie de couvertures responsabilité civile, de protections corps (machines, avions) et de protections individuelles des pilotes et des passagers.
Les couvertures se mettent en place par l’intermédiaire d’un mécanisme de coassurance avec un assureur chef de file, aussi nommé apériteur. La capacité maximum de couverture par avion est récemment passée de 2 à 2,5 milliards de dollars.
Mais les sinistres peuvent également provenir d’incidents dans les aéroports. Selon la Flight Safety Foundation, environ 27.000 accidents par an se produisent sur les tarmacs du monde entier et près de 243.000 personnes y sont blessées par an. Le montant des dégâts annuels dans les aéroports est estimé à environ 10 milliards de dollars.
De plus, la fréquentation des aéroports augmente : « Nous anticipons une augmentation plus importante de la fréquentation des aéroports car le nombre de passagers par avion augmente plus rapidement que le trafic. Nous regardons donc de près la façon de faire la sécurité dans les aéroports », explique Thierry Colliot, directeur général des activités spatial et aviation d’AGCS France.
Du côté de l’assurance du risque spatial, un mécanisme de coassurance sans leader est de mise. Vingt-cinq fusées ou satellites sont lancés par an et la capacité maximum assurable est de 800 millions de dollars par engin. Le « loss ratio » du marché s’élève à 50%, soit 350 millions de dollars de sinistres annuels. Un seul pépin a été constaté en 2010 : lancé d’Inde, un satellite s’est perdu dans l’espace.