Fort de ses bons résultats pour 2010, la Macif se prépare à franchir une étape importante de son développement. En juin, lors d’une Assemblée générale extraordinaire à Clermont-Ferrand, elle va proposer l’adoption d’une réorganisation en profondeur de ses structures. C’est le volet « plus important du projet d’entreprise », selon l’aveu même de Gérard Andreck, président du groupe Macif, car tous les sujets sont liés à la gouvernance. L’objectif est d’aboutir à une « centralisation hiérarchique » a-t-il expliqué citant l’exemple de Macifilia, filiale en difficulté spécialisée notamment dans les flottes auto, comme l’illustration d’une « dérive qui n’aurait pas eu lieu s’il y avait eu davantage de centralisation hiérarchique ».
Concrètement, la future structure politique faîtière comprendra moins d’administrateurs issus des régions (un seul au lieu de trois actuellement) et davantage de représentants des différentes filiales et pôle d’activités du groupe. Au total, « il y aura le même nombre d’administrateurs qu’actuellement » indique Gérard Andreck, malgré « nos échanges avec Bercy qui souhaitait une réduction du nombre d’administrateurs ». La direction opérationnelle sera également réorganisée pour permettre un meilleur exercice de « l’autorité hiérarchique sur l’ensemble des filiales ».
Cette réorganisation n’a toutefois « rien à voir avec Sferen » car « Sferen n’est pas concerné par les travaux du projet d’entreprise », précise le président. Gérard Andreck a en effet souligné que les objectifs de cette structure commune constituée avec la Maif et la Matmut étaient limités (lire encadré).Cette annonce sur la réforme de la structure juridique et opérationnelle intervient alors que le groupe Macif affiche une progression spectaculaire de son résultat net à 212,8 millions d’euros contre 13,5 millions en 2009, principalement liée à une reprise de provision fiscale, selon le directeur général Roger Iseli.
Diversification payante
L’activité a par ailleurs connu une progression soutenue de 6,8 % à 6 de milliards d’euros de chiffres d’affaires. Cette croissance vient à la fois de la branche historique du groupe, l’assurance dommage (+ 4 % à 2,7 milliards), dont le résultat technique s’améliore malgré l’ampleur des catastrophes naturelles en 2010. Mais la progression du chiffre d’affaires provient surtout des assurances de personnes (+ 9 %) qui représentent désormais 52 % de l’activité globale à 3,3 milliards d’euros, dont 43 % pour l’assurance vie-épargne et 9 % pour la santé-prévoyance. Cette diversification est un atout pour l’assureur mutualiste qui affiche un taux de couverture de sa marge de solvabilité de 177 % en normes actuelles – certes en baisse de 10 points en raison notamment de la taxe sur la réservede capitalisation – et de 210 % du capital requis (SCR) en normes Solvabilité 2.
par Séverine Sollier