En juin 2010, la Coface, filiale de Natixis, a mis sur le marché russe ses polices d’assurance-crédit. Bilan ? Un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, que Didier Bourgeois, directeur régional Russie et CEI à la Coface, qualifie de « modeste ». Pour l’instant, les clients russes représente à peine 25 % de l’activité de l’assureur. Mais la proportion devrait monter à 40 % à terme. « La Russie est un marché assez extraordinaire du fait du niveau de risque assez élevé, s’enthousiasme Yves Zlotowski, économiste en chef de la Coface. Mais la faible transparence des entreprises le rend difficile, même comparé à certains grands émergents comme la Turquie et l’Inde. » Dès 2011, Didier Bourgeois ambitionne d’ailleurs de doubler son chiffre d’affaires, tout en reconnaissant que ce niveau de progression ne se reproduira pas chaque année.
Le segment de l’assurance-crédit pèse aujourd’hui 40 millions d’euros en Russie et il est largement dominé par l’allemand Allianz, représenté en Russie par Rosno, viaEuler Hermes. Une position dominante sur le marché russe qui s’explique par la traditionnelle prépondérance des exportations allemandes en Russie. L’autre acteur principal du marché est la coentreprise formée par le russe Ingosstrakh et le belge Office National Du Ducroire (ONDD).
Avantage concurrentiel
L’atout de la Coface sur ce marché ? « Nous sommes la seule société d’assurance internationale à proposer ces produits sous notre propre nom », précise Didier Bourgeois, qui attribue à la Coface un avantage concurrentiel solide avec ses services d’intelligence économique très développés. « Notre travail s’appuie sur une base de donnée de 750.000 entreprises russes sur les 4 millions d’entités juridiques en Russie. Cette activité existe tout d’abord pour les besoins de notre assurance, mais nous la proposons aussi à des clients tiers qui veulent se conforter sur le risque d’un client russe donné. » Une activité qui a représenté un quart du chiffre d’affaires de Coface en Russie en 2010.
Emmanuel Grynszpan, à Moscou