LAURENT THÉVENIN
LES HAUSSES MOYENNES VONT TOURNER AUTOUR DE 2 % À 4 % POUR LES CONTRATS INDIVIDUELS ET DE 3 % À 5 % SUR LE COLLECTIF. ELLES SUIVENT L’INFLATION DES DÉPENSES DE SANTÉ.
La tendance est bel et bien à la hausse pour les tarifs de l’assurance en 2017. Comme pour l’auto et l’habitation (« Les Echos » du 30 novembre), les prix de la complémentaire santé vont globalement grimper l’an prochain. Et les majorations seront, dans l’ensemble, loin d’être négligeables. Pour les contrats individuels, elles tourneront en moyenne autour de 2 % à 4 % (+2,4 % chez Generali France, +3 % chez Swiss Life France ou +4 % chez Prévifrance, par exemple). La MACSF va maintenir ses tarifs pour sa formule d’entrée de gamme des contrats responsables, mais augmentera ses prix de 2 % pour celles de moyen et haut de gamme. La Macif se distingue toutefois en annonçant des tarifs en baisse pour 40 % de son portefeuille individuel. « Nous voulons redistribuer du pouvoir d’achat à nos sociétaires en appliquant des baisses tarifaires, d’une part, auprès de certains segments de clientèle tels que les seniors, et, d’autre part, sur les formules d’entrée et de milieu de gamme », explique Fred Vianas, directeur du pôle santé-prévoyance du groupe.
Pour les contrats collectifs, les salariés doivent s’attendre à des revalorisations allant d’environ 3 % à 5 % en moyenne. « Notre taux pivot, qui correspond à la dérive des dépenses de santé, se situe à 2,5 % pour les gammes individuelles et collectives standard », indique Jean-Pierre Diaz, directeur assurances santé-prévoyance d’AG2R La Mondiale. Les évolutions moyennes annoncées cachent évidemment des disparités. « Les bons clients ne veulent plus payer pour les mauvais clients et attendent que leurs efforts soient récompensés. C’est une tendance de fond et cela suppose d’être encore plus rigoureux dans les mesures de redressement du portefeuille », souligne Laurent Doublet, directeur protection sociale chez Allianz France, indiquant que les entreprises verront leurs cotisations évoluer de façon différenciée, la moyenne étant de l’ordre de 4 %.
« Surconsommation en optique »
Cette nouvelle inflation des prix de l’assurance-santé reflète l’augmentation tendancielle des dépenses de santé. Dans la plupart des cas, les tarifs 2017 intègrent le passage de la consultation chez le généraliste de 23 à 25 euros à partir du 1er mai prochain. Du côté des mutuelles, on pointe aussi l’impact de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise. « Avec la mise en place des contrats collectifs, nous avons fait face à une surconsommation en optique. Il y a eu un effet d’aubaine pour des clients qui étaient moins bien couverts par leurs contrats individuels. Nos ratios techniques se sont dégradés d’environ 2 points », détaille Henry Mathon, directeur général de Prévifrance. D’où de nécessaires ajustements tarifaires. S’ajoute le fait que les contrats collectifs sont moins rentables que les contrats individuels et que les assureurs ne peuvent plus se rattraper sur leurs placements financiers, vu le niveau des taux d’intérêt.
Ces quelques points de majoration supplémentaires commencent à peser lourd pour les ménages. « C’est pour cela que nous faisons porter nos efforts sur la prévention et les réseaux de soins. Sans les réseaux de soins, qui permettent de garantir des prestations en optique, dentaire et audioprothèse à des prix maîtrisés, nous estimons que la hausse de nos tarifs serait de 1 point supérieure », souligne Christophe Scherrer, directeur général adjoint de Malakoff Médéric, chargé du développement et du marketing stratégique.
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