Les assureurs créent enfin leur grande « maison commune ». Le conseil d’administration de l’Association française de l’assurance (AFA), qui regroupe la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema), a approuvé jeudi le projet de statuts de la future fédération unique. Ceux-ci doivent encore être soumis aux assemblées générales du Gema et de la FFSA. Cette nouvelle entité, qui s’avancera sous l’appellation de Fédération française de l’assurance (FFA), sera opérationnelle au 1er juillet 2016.
C’est un vieux projet qui va ainsi se concrétiser. De premières discussions avaient eu lieu en… 1989. Il faudra attendre 2007 pour voir la création de l’AFA. Mais cette structure est longtemps restée sans véritable existence, la FFSA et le Gema continuant à faire entendre la voix de leurs adhérents chacun de leur côté.
Ce n’est que depuis un an et demi que l’AFA a pris véritablement corps, avec l’installation de plusieurs commissions (numérique, assurances de biens et de responsabilité, assurances de personnes, affaires sociales, développement durable), et qu’une dynamique de rapprochement s’est enclenchée entre la FFSA et le Gema, sous l’impulsion de leurs présidents respectifs, Bernard Spitz et Pascal Demurger. En se réunissant sous une même bannière, la profession espère évidemment pouvoir faire valoir ses intérêts de manière plus efficace, à Paris et à Bruxelles.
Les différentes familles sont donc tombées d’accord sur la répartition des postes au sein de la gouvernance de la FFA. Il est ainsi prévu que son comité exécutif compte 23 membres : 9 opérateurs mutualistes, 8 sociétés anonymes (dont deux réassureurs) et 6 bancassureurs. Chacune de ces trois familles aura un vice-président et pourra soumettre n’importe quelle décision à un vote à la majorité qualifiée de 75 % – sachant que l’équilibre des forces confère de facto un droit de veto à chacune d’entre elles.
Il restera à régler un sujet ô combien sensible, celui de la présidence de la FFA. Les statuts laissent le jeu grand ouvert entre une présidence tournante – à l’image de ce qui se pratique au Gema ou à la Fédération bancaire française – et une présidence exercée à temps plein, comme c’est le cas actuellement à la FFSA. Ce qui augure de débats animés