Quand on se retourne sur les catastrophes naturelles ou d’origine humaine survenues en 2013, le bilan est très contrasté. Il est effroyable sur le plan humain, avec 25.000 morts, dont 7.000 après le passage du typhon Haiyan sur les Philippines en novembre, d’après les premières estimations publiées mercredi par le réassureur Swiss Re. L’année 2012 avait été beaucoup moins meurtrière, enregistrant 14.000 victimes.
Sur le plan économique, le tableau apparaît en revanche nettement moins sombre. Les différentes catastrophes ont occasionné jusqu’ici pour 130 milliards de dollars (94,4 milliards d’euros) de dégâts, contre 196 milliards en 2012. La charge pour le secteur de l’assurance s’élève à 44 milliards de dollars, contre 81 milliards. Les seules catastrophes naturelles ont laissé 38 milliards de pertes assurées, soit deux fois moins qu’en 2012, une année qui avait été marquée par le passage de l’ouragan Sandy à New York. La saison 2013 des ouragans a été« relativement bénigne », comme le souligne Swiss Re. Quant à Haiyan, il devrait n’avoir qu’un impact « modeste » pour les assureurs, étant donné le faible taux de pénétration de l’assurance aux Philippines. Les catastrophes d’origine humaine, elles, sont restées au même niveau qu’en 2012, à 6 milliards de dollars.
Ce sont les inondations de juin en Allemagne et en Europe centrale qui ont été l’événement le plus coûteux de l’année, avec 18 milliards de dollars de dégâts, dont 4,1 milliards pour les assureurs et leurs réassureurs. De manière globale, les inondations, qui ont aussi touché la province de l’Alberta au Canada et l’Australie, ont eu un poids significatif cette année. Les assureurs ont aussi payé un lourd tribut à la tempête Andreas, qui a soufflé sur la France et l’Allemagne cet été (3,4 milliards de pertes assurées). Comme souvent, plusieurs tornades et tempêtes ont par ailleurs causé de gros dégâts aux Etats-Unis.
Il n’y a cependant rien qui puisse entraîner une brusque remontée des prix de la réassurance. Alors que les discussions sur les renouvellements de couverture pour le 1er janvier 2014 touchent à leur fin, on s’oriente dans l’ensemble, semble-t-il, vers une stabilité tarifaire.