Dans un marché de l’assurance ultraconcurrentiel et plutôt morose en ce moment, la Macif aborde les trois prochaines années avec des attentes élevées.« Si le modèle de l’assurance-vie n’est pas bousculé, nous pouvons raisonnablement viser un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros pour 2015 », annonce aux « Echos » son directeur général, Jean-Marc Raby. Soit une nette progression par rapport au chiffre d’affaires réalisé en 2011 (5,67 milliards).
Le premier assureur automobile français dit avoir une marge de progression importante auprès de ses sociétaires (lire ci-dessous). Il s’agit pour lui de conforter sa politique de diversification. A l’horizon 2015, le groupe espère tirer entre 40 % et 45 % de son chiffre d’affaires des assurances de personnes, en tablant sur une croissance de 60 % des revenus en santé-prévoyance. Le développement fait également la part belle au développement de ses partenariats stratégiques. En la matière, la Macif ratisse large puisqu’elle est associée aussi bien à BPCE Assurances (dont elle est actionnaire) qu’à la Maif et la Matmut au sein du pôle mutualiste Sferen ou à AG2R La Mondiale en santé et prévoyance collectives. Interrogé sur la possibilité d’en trouver d’autres, Jean-Marc Raby répond qu’ « il ne faut jamais fermer la porte ». « Mais, avec trois alliances de cette importance, nous avons les principaux fers au feu », ajoute-t-il.
Ce nouveau plan stratégique doit surtout permettre à l’assureur de « renforcer son assise économique ». L’objectif affiché est de dégager un résultat net de 130 millions d’euros en 2015, contre 60 millions l’an dernier, et de faire passer la couverture de la marge de solvabilité par les fonds propres durs de 130 % à 150 %. La Macif veut également contenir son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) « à 100 % au maximum ». Cet indicateur clef en assurance-dommages est aujourd’hui de 103 %, signe d’un résultat technique déficitaire. Alors que les assureurs ne peuvent plus guère compter sur leurs revenus financiers pour tirer les résultats, « il faut revenir aux fondamentaux et rétablir un modèle économique qui génère des résultats sur notre métier »,explique Jean-Marc Raby.
Pour la Macif, il s’agira de maîtriser son ratio de frais généraux, qui s’élève à 27 %. A la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle, elle va redéployer ses effectifs – et recentrer ses recrutements – vers le commercial.« Nous devons avoir davantage de salariés au contact des clients », justifie Jean-Marc Raby. Il n’est par ailleurs pas question de toucher au modèle social de la Macif sur la période 2013-2015, promet le dirigeant. Mais, précise-t-il, « il doit évidemment rester compatible avec le modèle économique ».