Il primo assicuratore del credito mondiale punta su una crescita dal  3% al 4% del fatturato nel 2012, inferiore rispetto al 2011.

Euler Hermes va boucler l’exercice 2011 en tenant ses objectifs. En hausse de 8 % à fin septembre, le chiffre d’affaires devrait terminer l’année sur une progression de 5 % à 6 %, « après un léger tassement au quatrième trimestre », comme l’explique Wilfried Verstraete, le président du directoire du premier assureur-crédit mondial.

En 2012, le groupe table sur une croissance de 3 % à 4 % de son chiffre d’affaires dans un «  environnement économique qui est sur une pente glissante, linéaire et dont on ne voit pas la fin ». La contraction du chiffre d’affaires de ses assurés, sur lequel sont calculées les primes, va évidemment peser. «  Pour l’instant, on l’a beaucoup plus senti sur l’Europe du Sud, mais ce ralentissement va arriver sur l’Europe du Nord en 2012  », prévient le dirigeant.

Sinistralité en hausse

Reste que la période d’incertitude économique est plutôt favorable au secteur. «  En ce moment, il ne viendrait à l’idée de personne de résilier sa police d’assurancecrédit. » Résultat, Euler Hermes a conservé plus de 90 % de ses clients tout en ayant une production nouvelle qui «  se tient bien  ». Autre signal encourageant : «  Les baisses de taux qui étaient importantes au premier trimestre se sont très fortement ralenties depuis », constate Wilfried Verstraete. La filiale de l’assureur allemand Allianz est désormais «  plutôt sur une défense des taux actuels » face à une sinistralité repartie –  «  lentement » -à la hausse depuis six à sept mois.

« Le nombre de défaillances n’a cependant pas augmenté autant qu’on pouvait le craindre, parce que les entreprises se sont constitué des réserves opérationnelles ou financières qui leur permettent de tenir  », explique Wilfried Verstraete. Sur les neuf premiers mois de l’année, son ratio de sinistralité net s’est élevé à 42,1 %. Quant au ratio combiné, c’est-à-dire les sinistres et les frais rapportés aux primes, il était lui aussi à un niveau bas, à 66,5 % à fin septembre. Il est attendu aux alentours de 70 % à 75 % sur l’ensemble de l’année.

Alors que le niveau global des risques pays se détériore, l’assureur-crédit a déjà coupé d’un tiers son exposition en Grèce et stabilisé son taux d’acceptation en Europe du Sud. Il surveille par ailleurs tout particulièrement des secteurs comme l’automobile, l’ameublement, l’électronique grand public, les produits blancs (l’électroménager), directement menacés par les reports de dépenses de consommation de biens durables que pourraient faire les ménages.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos