La Mutua francese riorganizza la rete e punta a 100 mln di euro di economie all’anno
La Maif est à l’aube d’une profonde transformation. D’ici à 2015, l’assureur mutualiste aura réorganisé son réseau de distribution et de gestion. Ce chantier de grande ampleur – qui a été détaillé en interne mi-novembre et présenté à la presse hier -devrait lui permettre d’économiser 100 millions d’euros par an dès 2015, annonce Pascal Demurger, son directeur.
Concrètement, « il s’agit de spécialiser un peu plus nos différentes entités et conseillers », explique-t-il. Les 150 délégations départementales, qui font aujourd’hui aussi bien du conseil, de la vente que de la gestion de sinistres, seront ainsi réservées au face-à-face avec les sociétaires. Le groupe niortais prévoit d’ouvrir 5 nouvelles implantations et cherchera des emplacements mieux situés afin « d’être plus visible », comme le souligne Roger Belot, son PDG.
Gagner en productivité
L’activité téléphonique sera répartie en plusieurs plateaux, alors que la majorité des appels sont actuellement traités par les délégations générales. Une douzaine seront dédiées au conseil et à la vente, une dizaine à la prise de déclaration de sinistres, et entre 8 et 10 à la gestion de sinistres simples. Les sinistres les plus complexes resteront, eux, dans le giron des 8 centres de gestion existants. Au final, une grande partie des 3.000 salariés travaillant actuellement dans les délégations locales basculeront sur les plateaux téléphoniques.
Selon Pascal Demurger, cette réorganisation débouchera sur d’importants gains de productivité.« Compte tenu de nos prévisions de croissance ou des besoins des sociétaires, il nous faudrait embaucher 850 personnes d’ici à 2015 si nous restions avec notre organisation actuelle », précise-t-il. Avec cette nouvelle configuration, l’assureur ne prévoit que 150 recrutements maximum.
Interrogée sur l’impact social de cette réorganisation, la Maif répond qu’elle se fera « sans licenciement ni contrainte de mobilité géographique ». Les plateaux téléphoniques seront installés « dans nos principaux bassins d’emplois aujourd’hui, c’est-à-dire dans les grandes villes ». La Maif promet également une politique d’aide à la mobilité géographique avec des incitations financières « d’un montant significatif ». Au total, elle investira 100 millions d’euros dans ce chantier, qui occasionnera également des dépenses immobilières ou informatiques.
Comme annoncé, l’assureur va par ailleurs réduire la voilure à son siège niortais, qui emploie 2.000 personnes. « Nous le faisons uniquement par des non-remplacements », souligne Pascal Demurger, qui ne donne aucun objectif chiffré. La Maif a également signé le 30 novembre un nouvel accord d’entreprise, qui introduit des augmentations salariales individualisées alors que celles-ci se faisaient exclusivement à l’ancienneté jusqu’ici.