Firmato ieri sera l’accordo tra Groupama e Caisse des Dépots
L’assureur mutualiste et la Caisse des Dépôts et Consignations ont annoncé hier soir la conclusion d’un double accord portant sur Silic, la foncière cotée détenue à 44 % par Groupama, et sur sa filiale GAN Eurocourtage. Grâce à l’intervention de la Caisse des Dépôts, le groupe dirigé par Thierry Martel gagnerait au final de 18 à 19 points de marge de solvabilité. De quoi rassurer momentanément le régulateur.
L’opération se fera en deux temps. La Caisse des Dépôts va prendre le contrôle de Silic via sa foncière Icade dans le cadre d’une offre publique d’échange. Celle-ci prévoit l’échange de 4 actions Silic contre 5 actions Icade, soit une légère prime par rapport aux parités d’ANR (actif net réévalué).
Concrètement, Groupama cédera d’ici à la fin de l’année, 6,5 % de Silic à la Caisse des Dépôts en échange de 2,7 % au capital d’Icade, ce qui permettra à l’assureur de matérialiser une plus-value sur l’ensemble de ses titres Silic de l’ordre de 600 millions d’euros. Le solde de sa participation sera apporté en 2012, puis l’offre d’échange sur l’intégralité des titres Silic sera lancée, probablement vers le mois de février.
Parallèlement, la Caisse injectera 300 millions d’euros dans la filiale GAN Eurocourtage, contre des actions de préférence. L’opération sera faite début 2012, mais son bénéfice sur la solvabilité de Groupama pourrait être prise en compte dès 2011. La Caisse des Dépôts percevra un rendement croissant de 10 % à 15 %. Elle a également obtenu 3 postes d’administrateur au conseil de GAN Eurocourtage. Groupama aurait l’intention de racheter ces actions préférentielles le plus tôt possible.
Avant même que les détails de l’opération ne soient annoncés, Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), a pointé hier une « inégalité de traitement des actionnaires ». Pour elle, ce double accord constitue une opération financière complexe dans laquelle Icade prend le contrôle de Silic sans payer de prime, tandis que les maisons mères des deux foncières s’entendent par ailleurs sur GAN Eurocourtage. « C’est cette deuxième opération connexe qui créée l’inégalité de traitement, explique Colette Neuville. Il y a deux opérations simultanées dont l’une complète l’autre. »