LAURENT THÉVENIN
LA BANQUE, QUI EST LE PREMIER ACTIONNAIRE DE COFACE, ESCOMPTE DES RETOMBÉES RAPIDES DU PLAN STRATÉGIQUE ENCLENCHÉ PAR L’ASSUREUR-CRÉDIT.
Natixis attend du mieux du côté de Coface. La banque, qui est le premier actionnaire de l’assureur-crédit français avec 41,2 % du capital, table « dès 2017 » sur « des effets bénéfiques » du plan stratégique que vient de présenter Coface, a déclaré mardi Laurent Mignon, le directeur général de Natixis (« Les Echos » du 22 septembre). Celui-ci doit permettre à l’assureur-crédit de regagner en efficacité opérationnelle et en rentabilité. Mené par Xavier Durand, le directeur général appelé à la rescousse en février, il prévoit 30 millions d’économies en 2018. Coface vise, à travers le cycle, un ratio combiné (l’indicateur phare de mesure de la rentabilité technique pour le secteur) de 83 % pour un rendement sur fonds propres nets des actifs incorporels moyens (RoATE) « d’environ 8 % avant optimisation de son capital ». « La tâche est énorme. Toutes les mesures présentées lors de la journée investisseurs de septembre ne peuvent pas produire d’étincelles immédiatement. 2017 sera une année de transition », anticipe pour sa part un analyste.
Une sinistralité élevée
En attendant, « l’année 2016 sera difficile jusqu’à la fin », souligne Laurent Mignon. La faute, en particulier, à une sinistralité qui demeure élevée dans les marchés émergents, « auxquels Coface est plus exposé que ses pairs ». La semaine dernière, l’assureur-crédit a publié un résultat net en forte baisse sur neuf mois de 85,4 %, à 14,4 millions d’euros. Natixis, pour lequel Coface n’est pas un métier stratégique, a toujours vocation à céder un jour le solde de sa participation. « C’est un actif de qualité, dont nous avons une idée assez claire de la valeur », affirme Laurent Mignon. « Je ne pense pas que le cours de Bourse actuel de Coface reflète sa valeur », déclare-t-il. A 5,17 euros à la clôture mardi, le titre Coface vaut deux fois moins que son prix d’introduction en Bourse de 10,40 euros de fin juin 2014.
À noter
Euler Hermes a publié un résultat net quasi stable sur neuf mois, à 226 millions d’euros. Pour maintenir sa rentabilité, le premier assureur-crédit mondial veut supprimer en Europe 300 postes à l’horizon 2019.
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