L’assurance-vie est toujours présentée comme « la » solution retraite par excellence. Pourquoi un tel plébiscite auprès des professionnels et des épargnants ? Tout simplement parce que ce placement tout-terrain cumule des atouts bien utiles pour un (futur) retraité en quête de revenus d’appoint.
En premier lieu, un contrat d’assurance-vie offre une grande souplesse d’utilisation, et notamment une bonne liquidité. Son titulaire peut piocher à volonté et à tout moment dans son épargne grâce à des retraits partiels exceptionnels ou programmés. Il peut même bénéficier d’avances. Ces différentes ponctions n’empêchent d’ailleurs pas des versements ultérieurs sur le contrat. Ce dernier ne se clôture jamais sauf en cas de retrait de la totalité des fonds (sous réserve de l’accord du bénéficiaire si ce dernier a accepté le contrat depuis le 18 décembre 2007).
La solution rente viagère
En second lieu, le capital placé sur un tel contrat peut, sur demande, être converti en rente viagère. Cette solution optionnelle permet au titulaire d’un contrat de bénéficier d’une rentrée d’argent régulière (mensuelle, trimestrielle, semestrielle, etc.) assurée jusqu’à la fin de ses jours. « Le choix de basculer en rente peut se décider à tout moment, à condition bien sûr que le contrat dispose d’un minimum d’ancienneté, soit au moins huit ans, et que suffisamment d’épargne y soit déposée pour envisager ce scénario. Attention, certains contrats ne prévoient pas systématiquement l’option en rente », souligne Maryline Lourenco, juriste patrimonial et fiscal chez Cholet-Dupont.
Le « mix » rente-retraits
Mais le choix d’une sortie en rente ou en capital n’est pas binaire. « Rien n’empêche de panacher ces deux solutions, à savoir convertir une partie du capital en rente viagère et laisser une autre partie du capital intacte afin de continuer à fructifier avec une disponibilité d’accès en cas de besoins ponctuels », précise Olivier Mariée, directeur des métiers et de la distribution épargne et « wealth management » d’AXA France.
Troisième atout et non des moindres : la fiscalité. D’abord, les gains ne sont pas taxés tant qu’ils restent placés dans le contrat. Ces derniers ne sont fiscalisés qu’en cas de retrait (partiel ou total) sur la base de l’impôt sur le revenu ou au titre du prélèvement forfaitaire libératoire, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 15,5 %. Tout va dépendre de l’âge du contrat (voir tableau ci-dessus). Rappelons qu’une sortie en rente viagère est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (lire encadré ci-dessous). Enfin, ce placement s’avère un bon outil de transmission pour le (futur) retraité. Au décès de ce dernier, les sommes reviennent aux héritiers et/ou bénéficiaires en échappant en grande partie, voire en totalité, à l’impôt.
Chute de la rentabilité pour les fonds en euros
Les inconvénients existent néanmoins. L’assurance-vie n’est plus aussi performante qu’avant. Face à l’inexorable érosion des rendements des fonds en euros (un rendement moyen de 2 % est prévu en 2015), les unités de compte s’avèrent être la seule option pour booster la performance. En prise directe avec les marchés financiers, ces supports ont la caractéristique d’être risqués et volatils. Il y a donc une incertitude concernant les gains ou les pertes et le capital investi n’est pas garanti. Si l’épargnant prend soin de sélectionner des fonds dotés de thématiques différentes (secteurs d’activité, zones géographiques, taille des sociétés), le risque de perte est mutualisé, mais jamais complètement annulé. Autre point négatif : le choix d’une éventuelle sortie en rente viagère aliène définitivement le capital. Autrement dit, en cas de décès du titulaire du contrat, les fonds qu’il n’aurait pas perçus sous forme de rente viagère (soit le capital non distribué) reviennent définitivement à la compagnie d’assurances. Les héritiers ne perçoivent absolument rien de ce placement.