L’obésité coûte cher. Une étude du McKinsey Global Institute vient de chiffrer son impact à 2.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale, soit 2,8 % du PIB. Environ 70 % de ces revenus manquants découlent de la perte de productivité liée à une surmortalité des travailleurs ou à des coûts directs pour le système de santé.
Le reste est lié à des coûts indirects : en surpoids excessif, on développe plus facilement un diabète de type 2, des problèmes cardio-vasculaires, voire certains cancers.
Pourtant, la France n’est pas la plus mal lotie. La prévalence de l’obésité y est limitée à 15 % de la population, contre 25 % en Allemagne, 22 % en Belgique, 33 % aux Etats-Unis… « Toutefois, ce pourcentage était de 6,5 % de la population en France en 1991, rappelle Thomas London, consultant chez McKinsey. De plus, au-delà de l’obésité, le surpoids touche le tiers de la population française. »
Alors que la prévalence progresse rapidement dans les pays en développement (le nombre de journées de vie perdues a crû de 90 % en vingt ans), elle a ralenti ailleurs (+ 17 %). Elle n’a reculé nulle part.
La France pourrait mieux faire. Selon l’étude, l’Italie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont atteint un plateau, « alors que l’Australie, la France, la Suisse et d’autres économies avancées continuent à croître ». McKinsey propose d’agir sur une multitude de leviers, dont l’activité physique à l’école, la réduction des portions, la révision des formules et l’étiquetage des aliments.