Deux semaines après le passage de l’ouragan Sandy sur la côte nord-est des Etats-Unis, SCOR s’est voulu rassurant hier. Le réassureur français se dit en mesure d’ « absorber » cette catastrophe. Comme ses concurrents Munich Ré, Swiss Re et Hannover Re, le groupe dirigé par Denis Kessler précise qu’il est encore trop tôt pour avancer une estimation précise de l’impact de Sandy. Il évalue néanmoins les pertes pour l’ensemble du secteur de l’assurance et de la réassurance entre 20 et 25 milliards de dollars (entre15,7 et 19,7 milliards d’euros), dont de 10 à 12 milliards sur les risques d’entreprise et résidentiels.
SCOR précise être moins exposé que d’autres, n’ayant pas participé au placement de risques « de pointe », comme la couverture d’infrastructures ou de transports, qui ont subi de lourds dommages à New York en particulier. « Nous avons un portefeuille plus restreint, plus limité que d’autres », a souligné son PDG, Denis Kessler. A lui seul, cet événement ne devrait pas empêcher le réassureur de connaître un 4 e trimestre « normal », a de son côté annoncé Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P&C, la division de réassurance non-vie du groupe français. SCOR se servira de son budget dédié aux catastrophes naturelles et des réserves accumulées au fil des ans pour éponger la facture.
Un « impact positif sur les prix »
Alors que les discussions sur les tarifs de la réassurance pour 2013 battent leur plein, SCOR estime que l’ouragan Sandy aura un « impact positif sur les prix »,qui ne pourront, selon le groupe, pas baisser. « Nous sommes plutôt optimistes pour les renouvellements du 1er janvier. SCOR est bien positionné, en raison notamment des relèvements successifs de sa notation », a réaffirmé Denis Kessler.
En attendant, le groupe a fait état hier d’une croissance de 33 % de ses primes brutes émises sur les neuf premiers mois de l’année, à 7,21 milliards d’euros (+ 13 % pro forma). Le chiffre d’affaires a progressé de 18 % en réassurance non-vie et de 51,5 % en vie suite à l’acquisition des activités de Transamerica Re aux Etats-Unis (+ 8 % pro forma). Le ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) de SCOR Global P&C est tombé à 93,7 % à fin septembre, contre 106,6 % un an plus tôt. Cet indicateur devrait finir l’année aux alentours de 95 à 96 %.
Sur les neuf premiers mois de 2012, le bénéfice net a bondi de 39,5 %, à 318 millions d’euros. Le résultat net du 3 e trimestre a cependant baissé de 40 %, à 112 millions d’euros, en raison d’un effet de base défavorable lié à l’acquisition de Transamerica Re.