Trois mois après son arrivée à la tête de Generali, Mario Greco met le cap sur les cessions d’actifs et la réduction de l’exposition aux risques souverains. Après la finalisation de la cession de la filiale israélienne Migdal pour 705 millions d’euros en septembre, le numéro un italien de l’assurance a confirmé la mise en vente de sa filiale de banque privée suisse BSI et des activités de réassurance aux Etats-Unis. Mais en vue d’atteindre son objectif d’un résultat d’exploitation annuel supérieur à 4 milliards d’euros (contre 3,9 milliards en 2011), le groupe de Trieste a aussi réduit son exposition à la dette souveraine des pays périphériques dans le secteur-vie.
« Dans le cadre de notre stratégie d’allégement de risques, nous avons réduit, pays par pays, notre exposition aux dettes souveraines des gouvernements italien, espagnol et portugais détenues par l’Allemagne et la France », a expliqué le nouveau directeur financier de Generali, Alberto Minali, en soulignant que le groupe dispose de 15 milliards d’euros de liquidités à réinvestir rapidement. Pour autant, les bons du Trésor italiens représentent encore 53,6 milliards d’euros dans les comptes de l’assureur.
Grâce aux bons résultats de la branche vie (+ 16,5 %), le groupe a enregistré un résultat d’exploitation de 3,29 milliards d’euros, en hausse de 9,4 % sur neuf mois, et un bond de 37 % de son résultat net, à 1,1 milliard, pour un total de primes de 51 milliards (+ 1,8 %). Hors assurance-vie et services financiers, le résultat de la branche dommages recule de 4,3 % sur neuf mois, à 1,15 milliard d’euros.
Recentrage
« Ces résultats reflètent la qualité de notre portefeuille d’activités et la force de notre réseau », a souligné Mario Greco, qui présentera son plan stratégique, le 14 janvier, à Londres. Dans le cadre de son recentrage, Generali a déjà confié à Citigroup un mandat de cession de Generali USA Life Reassurance (valorisée entre 800 millions et 1 milliard d’euros) aux Etats-Unis. Mais il lui reste à trouver une solution pour la reprise des 49 % de sa filiale PPF Generali créée en 2007 avec le financier tchèque Petr Kellner, d’ici à 2014. A la suite du déclassement de Generali (de A1 à Baa1) par Moody’s le 17 juillet, le consortium des créanciers de PPF piloté par Crédit Agricole est en droit de demander un remboursement anticipé de son prêt de 2,1 milliards d’euros au partenaire tchèque. Des négociations sont en cours avec CAIB sur ce point.
Malgré l’effet positif de l’arrivée de Mario Greco, certains analystes notent que Generali – première capitalisation européenne du secteur il y a quatre ans -, reste relativement vulnérable avec une capitalisation tombée à 19,2 milliards d’euros, derrière Allianz (42 milliards) et AXA (28 milliards). D’où les récentes spéculations sur un rapprochement entre Unicredit et IntesaSanPaolo visant à verrouiller son capital à travers Mediobanca.