Le compagnie francesi sono esposte al debito italiano quanto le banche
Au coeur de la crise des marchés pendant l’été, les banques françaises ont adopté une gestion dynamique de leur exposition à la dette souveraine. Pour les 5 pays européens considérés comme fragiles (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne), les PIIGS, l’exposition des banques françaises a été ramenée au total à 41,6 milliards d’euros fin octobre, dont près de 30 milliards pour l’Italie. A fin juin, ces expositions étaient encore respectivement de 59 milliards et 40 milliards d’euros.
Pour BNP Paribas, l’exposition aux pays sous plan d’aide (Grèce, Irlande et Portugal), a diminué de 37 %, s’élevant à 3,3 milliards d’euros. Sur l’Espagne, le délestage de la banque atteint même 81 % entre juin et octobre pour se limiter à 500 millions d’euros. Pour la Banque verte, l’exposition aux PIIGS a baissé de 20 % sur le seul mois d’octobre, passant de 9,2 milliards d’euros à 7,3 milliards. Un délestage qui a parfois occasionné quelques pertes financières (chez BNP Paribas par exemple) et qui a eu pour collatéral de faire monter le taux des obligations italiennes. La Grèce a constitué la seule exception. Les banques ont en effet respecté la demande de Christine Lagarde en 2010 de ne pas vendre massivement leur dette grecque. On peut penser que si les banques françaises avaient pu céder cette dette, le profil des résultats trimestriels aurait été bien différent.
Sans suprise, le premier pays concerné par les allégements de cet été a été l’Italie qui constitue désormais le coeur des inquiétudes du marché. Si l’on excepte le Crédit Mutuel-CIC et La Banque Postale, le premier publiant ses chiffres trimestriels aujourd’hui et la seconde ne publiant pas de chiffres intermédiaires, la banque la plus active cet été a été de loin BNP Paribas. De fait, elle est l’établissement le plus présent en zone euro et possède en Italie une banque locale, BNL. Entre juin et octobre, le groupe français a réduit de plus de moitié son exposition à la dette souveraine de la péninsule pour ne plus en conserver que 12,2 milliards d’euros, contre 20,5 milliards fin juin. Le Crédit Agricole, qui détient lui la banque régionale Cariparma, a réduit à 5,7 milliards d’euros son exposition à la dette souveraine du pays contre près de 8 milliards en juin.
Des contraintes différentes
Conséquence directe de ce repli, les grands assureurs français ne devraient plus être éloignés des banques en terme d’exposition à la dette publique italienne. En cumulé, celle d’AXA, Groupama et CNP Assurances se révèle en effet, selon leurs chiffres publiés à fin juin, presque équivalente. Elle s’élevait, en valeur de marché, à 17,1 milliards d’euros pour AXA et à 14,86 milliards pour CNP Assurances. Chez Groupama, elle atteignait 7,29 milliards en juste valeur brute. A noter toutefois qu’aucun n’a communiqué sur l’évolution de ses engagements depuis fin juin. En outre, comme le fait remarquer un acteur français, les assureurs ne sont pas confrontés aux mêmes contraintes de liquidité que les banques. Ils n’ont donc pas le même besoin de se délester rapidement de leurs titres d’Etat. Pour autant, le mouvement opéré par le réassureur Munich Ré, qui vient de réduire de 1,4 milliard d’euros son exposition à la dette italienne, semble témoigner d’une stratégie inverse.