La pressione è aumentata mercoledì sui protagonisti dell’incendio nella fabbrica Lubrizol di Rouen. Il primo ministro Edouard Philippe ha avvertito che nulla esonera l’industriale dalla responsabilità per il risarcimento dei danni causati al quartiere. Durante la giornata è stata creata una missione di accertamento dei fatti presso l’Assemblea nazionale per fornire ulteriori informazioni sulle 5.000 tonnellate di sostanze chimiche (idrocarburi, oli, additivi) bruciate giovedì 26 settembre nel magazzino dello stabilimento. La pubblicazione dell’elenco preciso dei prodotti conservati in questo edificio è stata autorizzata martedì scorso anche dal Primo Ministro, che ha revocato il divieto legato ad un regolamento antiterrorismo del 2017. Fatte salve le misure precauzionali in 112 comuni della Seine-Maritime – divieto di raccolta e commercializzazione dei loro prodotti – gli agricoltori attendevano con ansia anche i risultati del campionamento della fuliggine per le diossine, molecole cancerogene. Mercoledì sera, l’Istituto nazionale per l’ambiente industriale e il rischio industriale ha confermato alla stampa che è “possibile che l’incendio abbia portato al rilascio di diossina”.

Claire Garnier, Correspondante à Rouen

Le Premier ministre a promis aux voisins de l’usine de veiller à leur dédommagement. Les acteurs économiques de la métropole normande craignent le déménagement de la production vers d’autres pays.
La pression est montée d’un cran, mercredi, sur les protagonistes de l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a prévenu qu’il veillerait à ce que rien ne vienne exonérer la responsabilité de l’industriel dans l’indemnisation des dommages causés au voisinage. Dans la journée, c’est une mission d’information qui a été créée à l’Assemblée nationale. Sa mission : fournir des informations complémentaires sur les 5.000 tonnes de produits chimiques (hydrocarbures, huiles, additifs) qui ont brûlé jeudi 26 septembre dans l’entrepôt de l’usine. La publication de la liste précise des produits stockés dans ce bâtiment a par ailleurs été autorisée mardi par le Premier ministre, qui a levé l’interdiction liée à une réglementation antiterroriste de 2017.
Visés par des mesures de précaution dans 112 communes de Seine-Maritime – interdiction de récolte et de commercialisation de leurs produits -, les agriculteurs attendaient aussi avec fébrilité les résultats de prélèvements de suies portant sur les dioxines, molécules cancérogènes. Mercredi soir, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques a confirmé devant la presse qu’il était « possible que l’incendie ait conduit à l’émission de dioxine ». Samedi 28 septembre, ils avaient été rassurés par l’information délivrée par le préfet de Seine-Maritime – et reprise par Agnès Buzyn mercredi 2 octobre – expliquant qu’un autre composant, les hydrocarbures polycycliques, eux aussi cancérogènes, n’avaient pas été trouvés dans les fumées ni les suies.
Dans le premier port exportateur de céréales d’Europe occidentale, on s’interroge sur l’incidence de la fumée et des suies sur les stockages de produits céréaliers. Ainsi, Sénalia, l’exploitant des deux silos situés dans le voisinage de Lubrizol – un silo à sucre voisin immédiat et un silo à blé plus distant, non directement touchés – cherche à savoir quel type d’analyses il doit conduire. « Les appareils de mesure font ce qu’on leur demande, mais il faut les paramétrer. Que devons-nous rechercher précisément ? » a demandé Gilles Kindelberger, le directeur général de Sénalia, mardi 1er octobre au cours d’une réunion organisée par la préfecture de Seine-Maritime en présence des services de l’Etat et des chambres consulaires.
Dix-sept entreprises situées dans le voisinage de Lubrizol, sur une zone industrielle de la rive gauche de la Seine représentant 1.200 salariés, avaient été conviées pour exposer leurs préoccupations aux dirigeants de la Direccte, de l’Urssaf et des Finances publiques. « Nos entreprises ont toutes été plus ou moins entravées dans leur activité », résume l’un des dirigeants présents. Ainsi, certains voisins immédiats de Lubrizol, comme Normandie Logistique (transports) ou Triadis (traitement de déchets industriels), qui ont subi des dégâts importants, sont à l’arrêt quand d’autres ont subi des « perturbations temporaires » pendant vingt-quatre heures du fait de l’impossibilité d’accéder à leurs locaux, périmètre de sécurité oblige.
Chômage partiel
La préfecture a annoncé l’intention de l’Etat de « faciliter l’instruction des demandes de délais de paiement de charges fiscales et sociales ». La Direccte de Normandie a proposé aux entreprises d’être accompagnées par le dispositif d’activité partielle permettant une prise en charge d’une partie des salaires des personnes dont l’activité a été perturbée. Vincent Laudat, président de la CCI de Rouen, se félicite de l’accélération des procédures décidées par l’Etat en matière de chômage partiel. « Ils se sont engagés à fournir aux entreprises une réponse dans les quinze jours calendaires concernant les dossiers de chômage partiel. Elles n’auront pas de demande préalable à faire. » Il a cependant tenu à alerter les services de l’Etat sur la « question primordiale des sous-traitants de Lubrizol », ces derniers représentant environ 300 salariés dans le bassin d’emploi de Rouen.
La suspension de l’activité de Lubrizol, qui réalise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros (75 % à l’export) avec 420 salariés à Rouen, représente, à elle seule, une catastrophe économique. C’est le trentième plus gros industriel normand et le premier exportateur de la région. La filiale du groupe américain représente aussi des ressources importantes pour les collectivités, « le huitième plus gros contributeur de la métropole de Rouen au regard de la CFE et le quatrième au regard de la CVAE », indiquent les services de la métropole de Rouen (500.000 habitants).

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