Si apre oggi la concertazione sulla riforma della non autosufficienza per una legge sull’autonomia nel 2019.Le mutue francesi hanno calcolato il costo che rimane a carico delle persone anziane che perdono l’autonomia. L’assicurazione obbligatoria potrebbe essere una delle soluzioni prese in considerazione

S. G.

La concertation sur la réforme de la dépendance s’ouvre ce lundi, en vue d’une loi sur l’autonomie en 2019. La Mutualité française a calculé le reste à charge financier actuel.
De neuf à dix milliards d’euros par an. C’est l’investissement qui sera probablement nécessaire pour assumer le coût de la dépendance, a estimé Emmanuel Macron en juin, lors du congrès de la Mutualité française. Il s’était alors engagé à faire voter « avant la fin de l’année 2019 » une loi en vue de « construire un nouveau risque », à côté des risques maladie, vieillesse, accidents du travail et famille, couverts par la Sécurité sociale. La concertation s’ouvre ce lundi et doit se clore avant le 31 décembre. Le président du Haut Conseil du financement de la protection sociale, Dominique Libault, qui va piloter l’ensemble, présentera les dix groupes de travail et le calendrier en présence de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
A l’issue du discours présidentiel, la Fédération nationale de la Mutualité française a immédiatement embrayé, car elle voit dans ce futur nouveau risque une prolongation naturelle de son activité assurantielle. Elle publie, ce lundi, une étude sur les restes à charge des Français âgés qui perdent leur autonomie, soit 1,3 million de personnes aujourd’hui.

De moins en moins d’aidants
Si les frais de santé sont plutôt bien pris en charge, l’hébergement en établissement et l’aide à la vie quotidienne pèchent. En moyenne, on entre en établissement médicalisé (Ehpad) autour de 85 ans. Un homme y survit deux ans, une femme deux ans et neuf mois. Or, cela coûte en moyenne 2.500 euros par mois. Les personnes âgées peuvent toucher une allocation personnalisée d’autonomie (APA), voire une aide sociale à l’hébergement (ASH) – que beaucoup ne demandent pas car elle est récupérable sur la succession. En dépit de ces protections, 2.000 euros restent à leur charge, chaque mois. Résultat, pour trois ans en établissement, il faut débourser 89.100 euros, dont 72.000 à ses frais. Si l’on y reste cinq ans, ce qui risque de devenir de plus en plus fréquent avec les progrès médicaux, l’addition totale est de 185.800 euros, dont 153.100 euros pour le locataire… Un montant qui dépasse de près de 47.000 euros le niveau de vie médian des retraités, souligne l’étude.

Quand ils parviennent à rester à leur domicile, les aînés dépendants ont eux aussi des restes à charge qui mangent l’intégralité de leurs revenus. En perte d’autonomie sévère, on a besoin d’une « présence responsable » à plein temps, ce qui coûte en moyenne 4.750 euros par mois (seize heures par jour au SMIC). Les personnes dépendantes ayant 1.000 euros de revenus mensuels doivent débourser entre 2.500 et 2.600 euros, après les aides sociales. Une bonne pension est une sécurité, puisqu’à 4.000 euros de revenus… le reste à charge tombe… à 4.000 euros. Il ne reste plus rien.

La réalité est heureusement souvent plus douce pour les personnes qui se maintiennent à domicile. Car la famille, les amis, leur tiennent compagnie, les véhiculent, leur font les courses, les aident financièrement. Grâce à l’intervention à domicile de ces aidants, le reste à charge tombe à moins de 120 euros par mois pour les dépendances les plus sévères, et disparaît quasiment pour les autres. Hélas, le nombre d’aidants est appelé à diminuer car le nombre d’enfants par couple chute, alors que la population vieillit. En parallèle, souligne la Mutualité, le niveau de vie des retraités, supérieur à celui des actifs, va devenir nettement inférieur dans les trente ou quarante prochaines années. Il faudra donc trouver des relais de financement, et structurer l’accompagnement du grand âge.

THIERRY BEAUDET : « Si l’assurance devient obligatoire, les gens l’accepteront »
Solveig Godeluck

Quelle part comptent prendre les mutuelles dans le futur risque dépendance ?
Nous souhaitons porter la cause du « grand âge », en être les militants, comme d’autres se mobilisent autour du handicap. Ce serait une évolution naturelle. Aujourd’hui, 70 % des plus de 65 ans choisissent déjà une mutuelle pour leur complémentaire santé, et cette proportion augmente avec l’âge. De plus, nous gérons 200 Ehpad, et nous développons des dispositifs tels que les services de soins infirmiers à domicile, la téléassistance et les équipements connectés. Nous voulons amplifier ces services auxquels les gens sont attachés, et les solvabiliser. Cependant, les financements publics sont essentiels et devront rester majoritaires. Rappelons que le coût de la dépendance s’élève à 30 milliards d’euros par an hors aide informelle, et que 80 % de cette dépense est couverte par la solidarité publique.

Il existe déjà des contrats d’assurance-dépendance, mais ils ne marchent pas. Pourquoi ?
Ces offres sont perçues comme chères, pour un accident tardif auquel on ne veut pas penser. Je ne crois pas à la capacité des assureurs complémentaires à vendre demain des contrats dépendance labellisés en se contentant de les aménager à la marge, d’y ajouter un bilan de santé ou un audit sur l’adaptation du domicile… Pour que cela fonctionne, il faut une forme d’inclusion, ou d’obligation de cotiser. La cosmétique ne suffira pas.

Mais il y a une deuxième raison pour laquelle les gens ne souscrivent pas d’assurance-dépendance. Comme s’ils devaient assumer une dette personnelle par rapport à leurs parents. « J’en bave, mais c’est mon devoir. » On est généralement confronté à cet épisode douloureux entre 50 et 65 ans, puis on oublie tout pendant dix ans. On néglige de se préparer à sa propre dépendance. Alors que si l’assurance devient obligatoire, les gens l’accepteront, car ils perçoivent de plus en plus que c’est une nécessité.

A quel âge la cotisation devrait-elle devenir obligatoire ?
On peut se demander s’il est nécessaire de faire payer les jeunes familles, qui ont d’autres soucis à financer. Certains trouvent logique que l’on fasse cotiser les actifs pour leur retraite, puis les retraités pour leur dépendance. Nous prendrons position d’ici à la fin de l’année.

Combien cela coûterait-il d’assurer une personne pour sa propre dépendance ?
Nous n’en savons rien pour l’instant, les travaux vont commencer. Nous constatons juste que la moitié des résidents en Ehpad ont un reste à charge supérieur à leurs ressources.
Pour cinq ans en établissement, les pensionnaires doivent eux-mêmes débourser 153.000 euros, dont en moyenne 47.000 euros leur manquent.

En 2019, la Sécurité sociale sera à l’équilibre. Faut-il consacrer ses excédents qui vont croître à la dépendance ?
Les excédents de la Sécurité sociale doivent servir à investir dans le système de santé ! Car les deux budgets de la Sécurité sociale de ce quinquennat sont malheureusement dans le prolongement de ce qui se fait depuis les années 2000, en termes d’économies : transfert de nouvelles charges aux patients et à leurs complémentaires santé, pression sur les tarifs des établissements de santé, hausse des taxes qui pèsent sur les mutuelles.
Emmanuel Macron a présenté une stratégie santé ambitieuse, moi je dis banco, transformons, investissons. Mais j’espère que ce plan ne restera pas lettre morte.
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