Con la riforma “100% santé” molti assicurati si aspettano un aumento della loro polizza complementare malattia. Lo rivela un’indagine. La riforma prevede un rimborso totale per molte voci, come occhiali, protesi dentarie e apparecchi acustici.

Laurent Thévenin
Avec la réforme du « 100 % santé », un grand nombre d’assurés s’attend à voir le prix de leur complémentaire santé augmenter, selon une enquête d’opinion.
Les Français ne se font guère d’illusions sur l’impact de la réforme du « 100 % santé » sur le prix de leur complémentaire santé. Promise par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, cette mesure phare du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 doit garantir à tous, d’ici à 2021, le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et appareils auditifs.
Dans une enquête d’opinon publiée ce mercredi par le cabinet de conseil en santé OpusLine et l’institut QualiQuanti, 88 % des personnes interrogées pensent que la mise en place de ce « reste à charge zéro » va faire augmenter le tarif de leur complémentaire santé. « Les Français ont compris que la gratuité ne peut pas se faire sans payer », résume Alix Pradère, la présidente d’OpusLine. Quand cette mesure avait été détaillée en juin dernier, le chef de l’Etat avait toutefois répété qu’elle devrait se faire sans augmentation « spécifique » du coût de la complémentaire santé.
Une équation jugée peu réaliste dans le camp des mutuelles, des assureurs et des institutions de prévoyance. Ceux-ci s’attendent en particulier à faire face à un effet rattrapage qui pèsera sur la charge de prestations. Grâce au « 100 % santé », certains assurés vont pouvoir s’offrir des soins auxquels ils doivent aujourd’hui renoncer pour des raisons financières.

La crainte de prestations low cost
L’effet sur les tarifs « se fera sentir à partir de 2020 », estime Alix Pradère. Alors que la mise en oeuvre du remboursement intégral sera progressive, « les organismes de complémentaire santé devraient faire évoluer leurs garanties pour le 1er janvier 2020 », anticipe-t-elle. Quant à l’ampleur possible des hausses de tarifs, « elle est très difficile à évaluer, car l’impact économique de cette réforme va énormément dépendre du comportement des assurés », explique Alix Pradère. « L’impact tarifaire va toucher beaucoup plus les assurés aux contrats d’entrée de gamme et les retraités », ajoute-t-elle.
Sur le principe, la réforme est jugée « utile » par 90 % des Français. Alors que près d’un Français sur deux (47 %) a déjà renoncé à des soins pour des raisons financières (54 % des 18-24 ans et 52 % des CSP- et inactifs), celle-là « répond à un réel problème d’accès aux soins », souligne l’étude. Pour autant, les Français redoutent que les prestations entrant dans le champ du remboursement à 100 % ne soient « low cost ». Plus de la moitié d’entre eux pensent qu’ils ne bénéficieront pas de prothèses dentaires ou d’appareils auditifs de qualité avec cette mesure. Et plus d’un tiers craignent une baisse de qualité sur l’optique.

Au final, ils sont 55 % à estimer que leur couverture sera égale ou moins bonne qu’auparavant. A peine 12 % des assurés se contenteront du panier de base, tandis que 69 % des répondants se disent prêts à prendre des options ou à payer plus cher pour être mieux couverts.
Dans ce contexte, les organismes de complémentaire santé auront beaucoup à faire en matière de communication, estime Alix Pradère. Selon elle, ceux-ci devraient aussi saisir l’occasion pour faire véritablement évoluer leur offre, en intégrant davantage de services. « Ce sera une réforme excessivement lourde pour les acteurs de l’assurance-santé : elle sera beaucoup plus transformante que ce qu’il n’y paraît à première vue », affirme-t-elle.

Fonte: