LAURENT THÉVENIN
LA FACTURE DES OURAGANS HARVEY, IRMA ET MARIA AINSI QUE DES SÉISMES AU MEXIQUE DEVRAIT ATTEINDRE 95 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LES ASSUREURS, SELON SCOR.
Le coût des catastrophes naturelles ou d’origine humaine (incendies, explosions, catastrophes aériennes, etc.) pour le secteur de l’assurance se dirige vers des sommets en 2017. Selon une estimation avancée lundi par le réassureur SCOR, se basant sur ses propres données et ses outils de modélisation, la facture des ouragans

Harvey, Irma et Maria ainsi que des séismes au Mexique devrait atteindre 95 milliards de dollars (81 milliards d’euros) pour le marché privé de l’assurance.
Relativement limité au premier semestre (23 milliards de dollars,selon les estimations de Swiss Re), le montant des pertes assurées a grimpé en flèche au troisième trimestre. A tel point que, selon l’assureur australien QBE, « il est probable que 2017 se révèle être l’année la plus coûteuse de tous les temps pour l’industrie de l’assurance ».
Jusqu’alors, ce sont en 2005 et en 2011 que les assureurs et leurs réassureurs ont été le plus fortement mis à contribution, avec à chaque fois des montants d’indemnisation qui, ajustés aux prix de 2016, ont dépassé les 120 milliards de dollars, selon une étude Sigma de Swiss Re. En 2005, l’ouragan Katrina, qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans, a laissé un montant record d’indemnisations de 80,7 milliards de dollars. En 2011, le tsunami au Japon a, lui, causé pour 37,3 milliards de dollars de dommages assurés.

Sur le troisième trimestre 2017, l’estimation du coût pour SCOR d’Irma, Harvey, Maria et des séismes au Mexique est de 430 millions d’euros après rétrocession et impôts.

« Nombre limité de remontées d’information »
« Compte tenu de la nature, de l’ampleur et de la survenance très récente de ces événements et du nombre limité de remontées d’information des cédantes reçues à ce jour, une marge d’incertitude significative subsiste dans cette estimation », précise toutefois le quatrième réassureur mondial.

« A ce stade, le ratio de solvabilité du groupe demeure solide et s’inscrit dans la fourchette haute de sa zone optimale, sa politique de dividende reste inchangée et le programme de rachat d’actions est maintenu », réaffirme par ailleurs le groupe français, comme il l’avait déjà indiqué il y a quinze jours.

Pour l’heure, peu de grands groupes d’assurance et de réassurance ont communiqué sur l’impact des catastrophes naturelles survenues depuis la fin août. C’est Lloyd’s qui porte pour l’instant la charge la plus lourde, avec un coût, net de réassurance, de 4,5 milliards de dollars pour Harvey et Irma. Pour l’assureur Chubb, la facture pourrait monter à 1,28 milliard de dollars pour ces deux ouragans, tandis que Maria pourrait lui coûter 200 millions après impôts au troisième trimestre. L’assureur américain AIG a annoncé lundi que Harvey, Irma et Maria lui coûteraient jusqu’à 2 milliards de dollars.
Le groupe d’assurance japonais MS&AD Insurance (avec un impact pouvant aller jusqu’à 977 millions de dollars), le réassureur RenaissanceRe (625 millions) ou QBE (600 millions) vont aussi payer un lourd tribut. Après la récente série de catastrophes naturelles, les géants allemands de la réassurance.
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