LAURENT THÉVENIN
LE GÉANT DU COURTAGE ET DU CONSEIL A CONSERVÉ DANS L’HEXAGONE LES MARQUES GRAS SAVOYE ET WILLIS TOWERS WATSON.
Willis Towers Watson ne cache pas ses ambitions en France, son troisième marché après le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Du fait de la prise de contrôle à 100 % de Gras Savoye par Willis fin 2015, le géant du courtage et du conseil né de la fusion, en janvier, entre Willis et Towers Watson, dispose d’une place de choix dans l’Hexagone. Il y est le premier courtier d’assurances et revendique aussi le rang de coleader dans le conseil en ressources humaines et avantages sociaux.
« Nous continuons à gagner des parts de marché alors même que l’environnement économique reste difficile », affirme aux « Echos » Gilles Bénéplanc, le directeur général France. En 2015, Gras Savoye avait vu son chiffre d’affaires progresser de 6,4 %, à 602 millions d’euros (+ 2,8 % sur le périmètre France, à 394 millions d’euros).« Nous ne voulons pas être seulement le leader par la taille, mais être vu aussi comme la référence du marché », ajoute le dirigeant.
Le groupe se dit ouvert à des acquisitions
Le nouvel ensemble est en ordre de marche en France. « Nous avons maintenu les deux marques, parce qu’elles ont chacune une valeur importante en France. Willis Towers Watson a une forte notoriété auprès des grands groupes et sur le conseil, tandis que Gras Savoye est plus connue auprès des entreprises françaises, du “middle-market” et en régions », détaille Paul Morris, le patron du groupe pour l’Europe de l’Ouest. Dans la nouvelle organisation, la France a été dotée d’une direction clients unique pour les activités de courtage et de conseil.« Les entreprises attendent de nous que nous puissions les aider aussi bien pour la gestion de leurs risques que pour leurs problématiques de RH », explique Gilles Bénéplanc.
Selon Willis Towers Watson, la France offre un potentiel« fantastique » : « C’est le pays en Europe de l’Ouest qui compte le plus d’entreprises du “Fortune 500” », souligne Paul Morris. Déjà très ancré en régions, Gras Savoye manifeste aussi un fort intérêt pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et pour le haut du segment du « middle market ».« Ces compagnies sont de plus en plus globales. Elles ont besoin d’avoir un courtier qui puisse les accompagner partout dans le monde », fait valoir Gilles Bénéplanc, alors que le groupe est présent dans plus de 120 pays.
L’objectif de Willis Towers Watson en Europe de l’Ouest est de maintenir une croissance de son chiffre d’affaires de 2 à 3 % supérieure à celle du PIB.« En période de crise, il y a des opportunités parce que cela pousse les entreprises à recourir à davantage de prestations de conseil, dans le cadre de programmes de restructuration, par exemple », relève Paul Morris.
En France, le groupe se dit par ailleurs ouvert à des acquisitions. « Mais il faut qu’elles nous apportent des expertises que nous n’avons pas, et qu’elles améliorent les marges aussi », précise Gilles Bénéplanc. C’est ce qui avait motivé le rachat, l’an dernier, de Temeris, un courtier spécialisé dans les cliniques privées.
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