LAURENT THÉVENIN
CINQ GRANDS ASSUREURS ET RÉASSUREURS EUROPÉENS VIENNENT DE S’ALLIER POUR EXPLORER LES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR LA BLOCKCHAIN.
L’effervescence autour de la blockchain monte dans le secteur de l’assurance. Preuve de l’intérêt croissant pour cette technologie : la dernière initiative en date – baptisée « B3i » – qui implique cinq grands assureurs et réassureurs européens. Le néerlandais Aegon, les allemands Allianz et Munich Re, ainsi que les suisses Swiss Re et Zurich se sont alliés pour étudier« si la blockchain peut être utilisée pour développer des standards et des processus » pour un usage dans tout le secteur et« catalyser des gains d’efficacité ».
La blockchain, qui est un registre informatique de transactions accessibles à tous ses participants,« offre un potentiel immense pour permettre à des contrats digitaux et à des transactions entre plusieurs parties d’être exécutés de manière sécurisée, transparente et vérifiable », soulignent-ils. L’initiative B3i a vocation à accueillir d’autres assureurs et réassureurs.
Le champ des possibles semble très vaste
A ce stade exploratoire, le champ des possibles ouvert par cette technologie semble très vaste. « La blockchain peut remplacer les tiers de confiance. Elle peut donc servir à fluidifier les relations entre assureurs, par exemple pour la répartition des indemnisations dans le cas d’un accident de la route impliquant différents véhicules », détaille Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d’Allianz France, en charge de l’unité digitale et market management. Cette technologie permet le développement de « smart contracts », c’est-à-dire des programmes autonomes qui peuvent exécuter automatiquement les termes d’un contrat.« On peut tout à fait imaginer s’en servir pour indemniser les passagers assurés contre le retard de leur avion. La blockchain détecterait le retard et déclencherait automatiquement le remboursement », décrit Virginie Fauvel. Les assureurs s’intéressent aussi de près aux apports possibles de la blockchain dans la lutte contre la fraude.
« Dans cinq à dix ans, les processus des assureurs seront très différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. La blockchain aura tout changé. Elle va modifier le métier, aussi bien dans les interactions entre assureurs que dans les interactions avec les clients », affirme Virginie Fauvel. Allianz France va utiliser prochainement la blockchain en interne « pour fluidifier ses processus budgétaires ». L’assureur va lancer une première application concrète à destination de ses clients en 2017.
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