LES PROCHES DES SOUSCRIPTEURS RÉCUPÈRENT À LA MORT DE CES DERNIERS MOINS D’ARGENT QU’ILS N’EN ONT VERSÉ, SELON LES CALCULS DE L’ASSOCIATION.
C’est de saison. A l’approche de la Toussaint, l’association 60 Millions de consommateurs dénonce les dérives de l’assurance-obsèques, après un test effectué sur huit contrats proposés par les principaux acteurs du marché en France. Détenus par 4 millions de Français, ces contrats destinés à épargner le coût des obsèques aux proches et à leur offrir une assistance comportent, selon elle, de« trop nombreux » points noirs.

Partant d’une hypothèse d’un assuré de 62 ans avec une espérance de vie de 85 ans, ce dernier devra, en moyenne,« débourser 4.815 euros pour 3.838 euros seulement de capital-décès reversé au bénéficiaire », selon les calculs faits par « 60 ». « Plus le temps passe, plus on cotise à perte. Quelles que soient la somme investie et la durée de cotisation, le capital versé au bénéficiaire n’augmentera jamais », assène l’association. Elle pointe les frais divers prélevés au cours des années et l’absence de revalorisation du capital versé par les souscripteurs.

« Case ruineuse »
« Ce pécule supposé couvrir les frais d’obsèques peut se révéler insuffisant compte tenu de l’augmentation continue des tarifs funéraires (+48 % depuis 2006) et de l’inflation », prévient en outre l’association de consommateurs. Dans une nouvelle recommandation publiée en 2015 sur la commercialisation des contrats d’assurance-vie liés au financement en prévision d’obsèques, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) soulignait que« les souscripteurs n’ont pas toujours pleinement conscience que la somme des cotisations versées peut être supérieure au montant du capital garanti ». Le superviseur recommande aux compagnies d’assurance et à leurs intermédiaires d’attirer l’attention des clients sur le fait que« le capital versé au(x) bénéficiaire(s) est susceptible d’être insuffisant pour couvrir les frais prévisibles d’obsèques ».

Les tests menés par 60 Millions de consommateurs mettent par ailleurs à mal l’argument commercial du versement rapide du capital aux bénéficiaires, les justificatifs demandés par les assureurs étant multiples, selon l’association.

Pour elle, seul le volet assistance des contrats-obsèques« peut présenter un intérêt ». Elle recommande plutôt de s’orienter vers l’assurance-vie, la donation avec charge ou l’assurance-décès plutôt que de passer par la« case ruineuse » de l’assurance-obsèques.
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