La consolidation est en marche dans le secteur de l’assurance. Selon un sondage de Towers Watson auprès de 250 dirigeants d’assureurs, 70 % d’entre eux projettent une acquisition d’ici à trois ans en Europe, en Afrique ou au Moyen-Orient. Le changement d’état d’esprit est notoire : ils étaient seulement 39 % à avoir sauté le pas depuis 2010.
Ce retour des grandes manoeuvres apparaît imposé. Pour la majorité des répondants, c’est en effet le futur alourdissement des exigences en capital des assureurs, Solvabilité II, qui motive des acquisitions futures. Les réassureurs et les assureurs-dommage vont chercher par ce biais à se diversifier. De leur côté, les assureurs-vie seront dans une logique d’économies d’échelle pour éviter des restructurations sinon trop lourdes.
Les acteurs de niche, capables d’offrir de nouvelles cibles de clientèles, des canaux de distribution spécifiques ou une expertise, sont particulièrement ciblés par 55 % des dirigeants interrogés. La diversification géographique intéresse, elle, à 27 % seulement les dirigeants.
Pourtant, « la nécessité de se développer sur de nouvelles géographies est essentielle pour les compagnies européennes, parce qu’elles ne sont pas capables de croître sur leur marché domestique. L’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie Pacifique sont quelques-uns des marchés de croissance où il y a de la demande et des opportunités », rapporte un assureur anglo-saxon cité par Towers Watson.
Reste un frein clef : l’écart de prix entre acheteurs et vendeurs. En dépit de la pression sur les primes, de taux d’intérêts bas et de la faible croissance, qui devraient tirer les valorisations vers le bas, les attentes de prix des vendeurs sont élevées. D’autant que seulement 5 % des dirigeants interrogés entendent céder des actifs. Peu nombreux, ils pourront donc imposer leurs conditions. Mais les acheteurs sondés ne se disent prêts à franchir le pas que s’ils obtiennent un retour sur fonds propres de 15,2 % en moyenne. Or seules un très petit nombre de cibles sont capables de générer un tel niveau de rendement.