C’est un chapitre important de l’histoire de Generali France qui s’ouvre aujourd’hui. Eric Lombard, l’ex-patron du bancassureur BNP Paribas Cardif, s’installe dans le fauteuil de directeur général, trois semaines et demie après l’annonce de sa nomination. La feuille de route du successeur de Claude Tendil – lequel conserve la présidence non opérationnelle du groupe après onze années comme PDG – semble toute tracée. « C laude Tendil a fait un remarquable travail de construction d’une entreprise unique [en fusionnant notamment les différentes sociétés qui la composaient, NDLR]. Ces dernières années, il y a eu aussi un gros effort de restauration des équilibres techniques. L’étape suivante, c’est de retrouver un projet de croissance rentable », explique, dans un entretien aux « Echos », Eric Lombard, qui a pour lui d’avoir dirigé longtemps un groupe connu pour sa bonne rentabilité.
Avec Generali France, il prend les commandes d’une compagnie dont le chiffre d’affaires s’est stabilisé à 13,8 milliards d’euros l’an dernier alors qu’il s’élevait à 16,7 milliards d’euros en 2009. A fin juin 2013, le tableau d’ensemble était assez mitigé en assurance-vie. Le volume de primes était en forte baisse (- 27,9 %, à 4,09 milliards d’euros). Mais la collecte nette était revenue dans le vert (c’est-à-dire que les primes encaissées ont été supérieures aux prestations décès et aux retraits). Elle atteignait 95 millions d’euros, après deux années noires en 2011 (- 2 milliards) et en 2012 (- 2,2 milliards). Comme l’avait expliqué Claude Tendil (« Les Echos » du 25 mars), Generali France a fortement revu son modèle en épargne, sa première activité. Il privilégie désormais ses clientèles les plus stables et pousse la vente de produits en unités de compte, qui apportent de meilleures marges que les fonds en euros.
En assurance-dommages, le chiffre d’affaires s’affichait lui aussi en recul au premier semestre (- 4,2 %, à 1,95 milliard d’euros). Il s’agira donc pour Eric Lombard de faire repartir la machine – et ce d’autant plus que Mario Greco, l’homme fort de Generali, veut rééquilibrer le portefeuille du groupe en direction de l’assurance de biens et de responsabilité. Il devra notamment répondre aux attentes d’un réseau d’agents généraux qui avait accepté en 2012 de réduire ses commissions en assurance-automobile et habitation.
Le nouveau directeur général va désormais travailler à définir « une vision à dix ans » pour Generali France. Interrogé sur la répartition des rôles avec Claude Tendil, il estime que celui-ci « doit être un “chairman” à l’anglo-saxonne, donc impliqué » : « J’attends de lui qu’il m’aiguillonne », précise-t-il.