Coup de massue pour l’assureur Groupama. Alors que le groupe s’est engagé depuis début 2012 dans un véritable plan d’économies et d’allégement, l’agence de notation Fitch a annoncé vendredi dernier sa décision d’abaisser sa note de solidité financière de deux crans, de BBB à BB+. Groupama SA est placé en catégorie spéculative, tout comme ses filiales Groupama GAN Vie, GAN Assurances et GAN Eurocourtage dont les notes ont aussi été abaissées de BBB à BB+, avec une perspective négative.
La dégradation a été annoncée peu après que le conseil d’administration de Groupama a révélé, dans la matinée, son intention de ne pas verser un coupon de dette de 63 millions d’euros sur des emprunts obligataires arrivant à échéance le 22 octobre. Une décision précisément destinée à améliorer le ratio de solvabilité de l’assureur. « Cela s’inscrit dans le contexte d’un groupe qui a dû faire face au défaut de la Grèce et qui doit renforcer ses fonds propres », a expliqué le directeur général, Thierry Martel. Les 63 millions d’euros non versés aux détenteurs de ces titres hybrides « viendront abonder nos fonds propres. Ils confortent notre objectif d’un ratio de solvabilité de 120 % en fin d’année ».
La décision a pourtant été très mal accueillie par Fitch, qui juge qu’elle pourrait « avoir un impact négatif sur la réputation de la société et entraîner de nouvelles difficultés financières pour le groupe ». L’agence de notation redoute que le non-versement du coupon ne restreigne par la suite ses possibilités d’accès aux marchés du financement.
Chez Groupama, on s’étonne de cette dégradation, rappelant que cette mesure est exceptionnelle et décidée depuis des mois. Le groupe déplore que l’abaissement de sa note n’entache encore son image auprès des investisseurs, au moment même où sa situation financière est en voie de redressement. L’agence Standard & Poor’s a annoncé dans un communiqué vendredi qu’elle évaluait également les conséquences de cette décision, avant de revoir ou non sa notation, sans donner plus de détails.