L’« ère Bernheim » est bel et bien révolue pour le premier assureur italien. Trois mois après sa nomination à la tête du groupe, Mario Greco (ex-Allianz et Eurizon) a annoncé, ce week-end, une refonte totale de sa gouvernance. A mi-chemin entre le modèle « fédéral » d’Allianz et celui de Zurich Financial (divisé par activités), la nouvelle organisation comporte la création d’un comité de gestion composé de ses dix principaux dirigeants, y compris les responsables des trois principaux marchés (Italie, France et Allemagne), qui représentent 70 % du total des primes. Mais Mario Greco devient surtout l’unique administrateur délégué, avec la sortie du conseil d’administration de Sergio Balbinot, jusqu’ici chargé de l’international et désormais nommé « chief insurance officer ».
« La nouvelle organisation va nous permettre de nous recentrer sur le coeur de nos activités d’assurance au niveau international et de commencer à renforcer nos capacités internes », a expliqué Mario Greco en évoquant « un cadre mieux aligné sur l’empreinte des activités internationales ». Cinq mois après le limogeage de Giovanni Perissinotto, à la direction du groupe depuis 2001, en tandem avec Sergio Balbinot, la réorganisation vise à mettre fin à l’« anomalie » des deux administrateurs délégués voulue par Antoine Bernheim. En revanche, outre la nomination de Sandro Panizza comme « chief risk officer », les responsables des trois principaux pays : Raffaele Agrusti (Italie), Claude Tendil (France) et Dietmar Meister (Allemagne) siégeront désormais au comité de gestion. A elle seule, la France représente 20 % de la collecte totale de primes (70 milliards d’euros).
« C’est une structure plus intégrée et plus centralisée », expliquait-on, ce week-end, à l’issue du comité exécutif qui s’est réuni, sous la présidence de Gabriele Galeteri, nommé en avril 2011 après le limogeage de Cesare Geronzi pour cause d’enquêtes judiciaires, un an seulement après sa nomination. La réorganisation vise à stabiliser la gouvernance de l’assureur ,dont les relations n’ont pas toujours été simples avec Mediobanca, son principal actionnaire (13,5 %).
Fort de l’appui d’UniCredit et de l’industriel Leonardo del Vecchio (Luxottica), le nouvel homme fort de Generali devrait désormais présenter son plan stratégique en janvier. Selon la presse italienne, Generali pourrait mettre en vente sa filiale de réassurance américaine Generali Life Reassurance, valorisée entre 800 millions et 1 milliard d’euros, en vue notamment de régler la question de l’avenir de sa société commune en Europe de l’Est, PPF, codétenue à 51 % avec le financier tchèque Petr Kellner.
Selon les accords conclus il y a deux ans, celui-ci détient une option de vente de ses 49 % pour 2,5 milliards d’euros. Dans le cadre de son recentrage, l’assureur a également confié un mandat à JP Morgan et à Mediobanca pour la cession de sa filiale suisse de banque privée BSI, valorisée à 2 milliards d’euros.