Aujourd’hui détenu à plus de 90 % par une dizaine d’acteurs, le marché français de l’épargne salariale (participation, intéressement, plan d’épargne d’entreprise, Perco…) pourrait rapidement se concentrer davantage encore. Selon nos informations, CNP Assurances et le groupe paritaire de protection sociale Humanis envisagent un rapprochement de leurs activités respectives dans ce secteur. Après avoir signé une lettre d’intention en juin, les deux groupes sont désormais en train d’avancer leur étude du projet. Interrogés par « Les Echos », ni Humanis ni CNP Assurances n’ont fait de commentaires.
D’après les dernières statistiques de l’Association française de la gestion financière (AFG), ils figurent déjà tous les deux dans le Top 10 de l’épargne salariale, mais très loin derrière les deux leaders incontestés, Amundi (36,1 milliards d’euros d’encours gérés) et Natixis Asset Management (18,7 milliards). Avec sa société Inter Expansion (2,5 milliards d’euros d’encours gérés), Humanis est le septième acteur du marché. Fongepar (la filiale d’épargne salariale de CNP Assurances) apparaît, elle, à la neuvième place du classement avec 1,6 milliard d’euros d’encours sous gestion. Ensemble, les deux groupes se hisseraient au cinquième rang.
Au-delà des enjeux de taille critique, un tel rapprochement apparaîtrait comme relativement logique vu les liens qui unissent déjà Humanis et CNP Assurances en épargne salariale. Fongepar et Inter Expansion ont déjà un groupement d’intérêt économique – GES (Gestion Epargne Salariale) -spécialisé dans la gestion administrative de comptes.
Initialement, c’est avec un autre groupe de protection sociale, Malakoff Médéric, que CNP Assurances avait des projets en épargne salariale. Alors qu’ils avaient un temps nourri de grandes ambitions ensemble en épargne salariale, l’assureur-vie avait jugé les premiers tests peu concluants (« Les Echos » du 3 juillet).