En pleine renégociation de leurs programmes d’assurances pour 2012, les entreprises commencent à y voir plus clair. Comme chaque année, l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae) a interrogé les cinq grands courtiers (Gras Savoye, Marsh, Aon, Siaci Saint Honoré et Verspieren) pour prendre le pouls du marché.
L’affaire est entendue : on ne se dirige toujours pas vers un retournement des prix sur les grands risques. En dommages aux biens, les renouvellements de juillet ont été cependant« très contrastés », remarque Pascal Dupont-Rougier (Siaci Saint Honoré), avec des prix encore à la baisse pour les affaires de qualité et une stabilité des tarifs pour la majorité des comptes. « On a commencé à voir des majorations, parfois fortes, pour les contrats sinistrés et/ou exposés aux événements naturels », relève-t-il aussi. Les renouvellements du 1 er janvier devraient suivre le même chemin. « Les assureurs adoptent une attitude plus agressive sur les affaires nouvelles que sur leurs portefeuilles en cours », notent les courtiers.
Branche hyperconcurrentielle
En responsabilité civile (RC), un autre poste important dans le budget assurance des entreprises, le marché « reste très concurrentiel » avec une capacité globale estimée à 1,8 milliard d’euros. D’où, dans l’ensemble, des prix toujours tirés vers le bas (- 5 à – 10 % pour les affaires non sinistrées). Pour la RC des risques liés à l’environnement, un sujet qui préoccupe de plus en plus les « risk managers », l’heure est toujours à une baisse marquée des taux de prime. « Nous sommes sur une branche hyperconcurrentielle où il n’y a aucune approche technique rationnelle des prix », remarque Johanne Charbit (Aon).
En responsabilité civile des mandataires sociaux, il n’y a « aucun signe tangible d’un durcissement du marché » pour les sociétés commerciales, observe Christine Becue (Gras Savoye). Pour les institutions financières, les renouvellements « se font à l’identique ».
L’étude de l’Amrae pointe également « une baisse confirmée » en assurance-transport et une stabilité, voire une baisse, en assurance-construction. La situation s’est en revanche tendue pour l’assurance-automobile avec des opérateurs plus sélectifs et des majorations de 5 % en moyenne pour les « risques globalement équilibrés ». Les hausses peuvent dépasser les 15 % et grimper jusqu’à 50 % pour les contrats aux mauvais résultats techniques.