Solvency II complica la gestione degli asset delle compagnie e rende difficile la ricerca del rendimento
Procyclicité, incitation à l’investissement en obligations d’Etat, inadéquation au business model, écart entre la duration des actifs et des passifs… L’équation promet d’être difficile à résoudre pour les gérants d’actifs des assureurs, qui devront concilier les impératifs demandés par le régulateur et le besoin de rendement des assureurs. L’allocation d’actifs se construit en effet en fonction de la duration des passifs. Or, Solvabilité II impose de calculer le risque de ruine à un an, alors que les passifs en assurance vie durent en moyenne 15 ans. Trouvez l’erreur… Les assureurs se voient donc contraints de réduire leur horizon d’investissement, alors même que leur métier impose d’aller à contre-courant du marché et d’investir à long terme.
Sous Solvabilité II, en face de chaque classe d’actifs correspond un niveau de fonds propres requis. Ainsi, les assureurs vont se détourner des actifs trop consommateurs de fonds propres comme les actions, qui peuvent pourtant leur assurer un rendement attractif.
« Aujourd’hui, si vous avez 100 en actions, vous devez avoir 39 de capital à mobiliser », explique Stéphane Dorlencourt, directeur risk management chez OFI. Les assureurs devraient aussi se détourner de la gestion alternative ou complexe. « La difficulté, c’est que l’exigence de capital va aussi varier en fonction de l’évolution des marchés. Donc pour que le portefeuille soit facile à piloter, il faut investir dans des classes d’actifs peu volatiles ». Avec l’imposition de ces réallocations d’actifs, les assureurs ne sont donc pas prêts de pouvoir augmenter le taux de rendement de leurs contrats d’assurance… En revanche, les obligations convertibles pourraient être plébiscitées, car elles permettent une exposition actions à moindre coût.
Attrait de l’immobilier
« Les assureurs peuvent aller vers l’immobilier ou les fonds de private equity ou d’infrastructures, qui peuvent offrir, à consommation de capital égale aux actions, un rendement un peu supérieur avec moins de volatilité. Moins pénalisé, l’immobilier conserve aussi un certain attrait », ajoute Stéphane Dorlencourt.
Le niveau des fonds propres va jouer aussi sur la réactivité des compagnies. « En fonction de cela, certaines compagnies pourront se permettre d’être plus agiles ou plus agressives que d’autres. Mais les plus fragiles ne pourront plus aller sur certaines classes d’actifs pour chercher du rendement, car elles n’en auront plus les moyens », estime Stéphane Dorlencourt. L. F.