DIDIER BURGCORRESPONDANT À AMSTERDAM
UNE NOUVELLE LOI VA PERMETTRE AUX COMPAGNIES D’ASSURANCES D’ACCENTUER LEUR RÔLE POUR GÉRER LA RETRAITE DES NÉERLANDAIS.
L’assainissement du secteur des fonds de pension s’avère une nouvelle manne pour les compagnies d’assurances néerlandaises. Ayant pris le relais de ces institutions mal en point, les assureurs sont devenus des acteurs incontournables pour gérer la retraite de millions de Néerlandais. Un an après l’entrée en vigueur d’une loi leur ayant permis d’entrer de plain-pied dans ce secteur, un projet de loi présenté la semaine dernière promet d’accentuer encore leur présence dans le domaine.
Une forte concurrence
« La gestion de fonds de pension représente un de nos moteurs de croissance de ces prochaines années », anticipe Frits Bart, directeur en charge de l’étude des textes de lois chez
Aegon
. Précurseur dans le domaine, cet assureur a été le premier à décrocher un agrément pour créer un fonds de pension ouvert à plusieurs employeurs, comme le permet la loi de 2016. Depuis, le groupe a ouvert trois autres fonds de pension auxquels peuvent s’affilier des PME pour la couverture vieillesse de leurs employés.
Sans surprise, plusieurs concurrents talonnent Aegon sur ce créneau. A côté de NN, l’ancienne branche d’assurances d’ING qui a fusionné avec Delta Lloyd, la compagnie d’assurances nationalisée ASR s’est aussi engouffrée dans la brèche. Les perspectives s’avèrent mirifiques. Pris en étau entre les frais de gestion trop lourds de leur fonds de pension maison et le renforcement des exigences financières, le nombre d’entreprises renonçant à gérer elles-mêmes la retraite de leurs salariés ne cesse d’augmenter. Le cas échéant, soit le fonds de pension est liquidé, soit ses engagements sont transférés à des gestionnaires externes, dont des compagnies d’assurances.
« La concentration du secteur va se poursuivre »,
anticipe la banque centrale des Pays-Bas dans un récent rapport trimestriel.
Le nouveau projet de loi constitue donc l’autre bonne nouvelle. Cette mesure va permettre aux assureurs de gérer la retraite d’actifs, dont les cotisations sont éparpillées entre différents petits fonds de pension. Les sommes en jeu étant minimes, ces institutions préfèrent souvent liquider leurs engagements auprès des bénéficiaires que de gérer leur retraite. Une situation pénalisante pour la retraite des employés. Avec ce projet de loi, les assureurs seraient autorisés à reprendre à leur compte l’ensemble des engagements des différents fonds de pension sans interrompre la constitution d’une retraite pour ces actifs. Autant de perspectives d’activités supplémentaires pour les compagnies d’assurances.
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