Gare aux krachs boursiers ! D’après une étude menée par le Lloyd’s – le grand marché londonien de l’assurance spécialisée – et l’université de Cambridge, ils forment la menace la plus importante pour le produit intérieur brut (PIB) des grandes métropoles mondiales sur les dix ans à venir. A eux seuls, ils représentent près du quart des pertes potentielles auxquelles sont exposées les 301 villes scrutées dans cette étude, et pourraient leur coûter au total jusqu’à 1.050 milliards de dollars de PIB. Soit bien davantage que les tempêtes (586 milliards de dollars), les tremblements de terre (465 milliards) ou les inondations (432 milliards).

Sur les 18 grandes menaces prises en compte dans cette cartographie, les risques d’origine humaine pèsent très lourd. Les chocs pétroliers pourraient ainsi mettre en jeu jusqu’à 414 milliards de dollars de PIB sur la période 2015-2025. L’impact des cyberattaques – un risque émergent – est, lui, évalué à 294 milliards de dollars de PIB. Quant aux pandémies, elles menaceraient jusqu’à 592 milliards de dollars de PIB.

Tous périls confondus, les villes économiquement les plus exposées sont Taipei (la capitale de Taiwan) avec 181 milliards de dollars de PIB en risque sur les dix prochaines années, devant Tokyo (153 milliards), Séoul, Manille ou New York (90 milliards). Comme le souligne le Lloyd’s, « les économies émergentes sont celles qui ont le plus à perdre ».

« Un signal de réveil »

 

Mais Paris est la ville d’Europe occidentale faisant face au risque économique le plus élevé (55 milliards de dollars), juste devant Londres. Ce sont les krachs boursiers qui pourraient potentiellement coûter le plus cher aux grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Nice), menaçant au total plus de 21 milliards de dollars de PIB. Dans l’Hexagone, l’impact des chocs pétroliers est chiffré à 13,3 milliards, celui des cyberattaques à près de 12 milliards, tandis que les inondations pourraient frapper jusqu’à 10,9 milliards de dollars de PIB.

Pour Inga Beale, la directrice du Lloyd’s, cet indice doit être « un signal de réveil pour nous tous »« Les gouvernements et les entreprises, avec les assureurs, doivent travailler ensemble pour veiller à la diminution de cette exposition – et des pertes potentielles », souligne-t-elle. D’après le Lloyd’s, une augmentation de 1 % du taux de pénétration de l’assurance se traduirait par une réduction de 13 % des pertes non assurées. 

Laurent Thévenin, Les Echos