Les épargnants ont continué à remplir leurs contrats d’assurance-vie pendant l’été. En août, la collecte nette a de nouveau été positive, à 1,6 milliard d’euros, d’après les statistiques publiées jeudi par l’Association française de l’assurance (AFA). Pour le vingtième mois consécutif, les versements sont supérieurs aux retraits. La collecte nette a toutefois été deux fois moins importante qu’en juillet. Ce qui peut aisément s’expliquer : le mois d’août n’est traditionnellement pas porteur (à peine 8,8 milliards d’euros de cotisations encaissées, soit le plus faible total mensuel depuis août 2014).
Il n’en demeure pas moins que l’assurance-vie a fait légèrement mieux qu’en mai et en juin, deux mois qui s’étaient soldés par des collectes nettes de 1,4 milliard d’euros. La baisse du taux du Livret A à 0,75 % au 1er août a évidemment joué en faveur de cet autre bas de laine populaire chez les Français.
« Cela va dans la continuité des mois précédents. Nous sommes sur une bonne année, en progression par rapport à 2014, même si l’on restera loin des 50 milliards d’euros de collecte nette d’il y a cinq ans », souligne Bernard Spitz, président de l’AFA. Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 17,3 milliards d’euros, soit 1,2 milliard de plus que sur la même période de 2014.
Supports en unités de compte
Surtout, cette collecte nette a été réalisée à plus de 50 % (9,1 milliards d’euros) sur les supports en unités de compte (UC), confirmant le mouvement enclenché depuis quelques mois. Les Français privilégient de plus en plus ces supports investis pour partie en actions, donc censés rapporter sur le long terme davantage que les fonds euros. Ces derniers sont investis surtout en obligations. D’une année sur l’autre, les versements sur les supports UC ont ainsi progressé de 36 %, à 18,4 milliards d’euros. Ils représentent 21 % des cotisations en 2015. Cet appétit grandissant des épargnants pour les UC est une bonne nouvelle pour les assureurs. Contrairement aux fonds en euros, ces supports n’offrent pas la garantie du capital à tout moment qui leur coûte très cher en termes de fonds propres à immobiliser. Autre avantage pour les assureurs, les UC leur offrent de plus belles marges.
Pour autant, les récentes turbulences sur les marchés financiers incitent les professionnels du secteur à la prudence. Ils savent que les Français ont l’habitude d’acheter des actions quand la Bourse progresse et de s’en détourner quand elle connaît des trous d’air.