C’est un discours sans surprise qu’ont tenu les grands réassureurs réunis ces derniers jours à Monte-Carlo pour les traditionnels Rendez-vous de septembre, le grand raout du secteur. Alors que le marché de la réassurance est soumis à une pression tarifaire intense (« Les Echos » du 12 septembre), ils se sont évertués à montrer qu’ils étaient armés pour sortir sans encombre de ce cycle difficile.
Pour l’heure, Munich Ré, le numéro un mondial, table sur une croissance de 2 % par an des primes pour le secteur de la réassurance de biens et de responsabilité dans son ensemble, sur la période 2013-2014 (+ 1 % en Europe, comme en Amérique du Nord). Si la croissance s’annonce donc modeste, elle marquerait cependant un léger mieux par rapport à la croissance globalement nulle des années 2007-2013. Pour son grand concurrent Swiss Re, il faut s’attendre à une augmentation de 50 % de la demande pour la couverture des catastrophes naturelles dans les marchés matures et de 100 % dans les marchés émergents entre 2012 et 2020.
Mais, selon ces acteurs, les opportunités sont aussi à chercher du côté des « cyber risques », de la protection contre le risque d’interruption d’activité ou de l’agriculture. « Nous sommes dans une période de transition. Mais il y a un futur plutôt prometteur pour cette industrie », a affirmé Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P&C. Les grands acteurs sont unanimes sur un point : il faut plus que jamais jouer la carte de la différenciation. Ce qui passe notamment par la mise à disposition de solutions « sur mesure ». A ce petit jeu, les principaux opérateurs estiment être les mieux placés. « La taille compte beaucoup. L’un des facteurs de différenciation, ce sera le réseau, car cela coûte cher et cela prend du temps pour en construire un », affirme Denis Kessler, le PDG de SCOR.