Pour sa première prise de parole devant les journalistes en tant que président du Gema, le groupement des assureurs mutualistes, Pascal Demurger s’est livré à l’exercice coutumier de présentation de l’activité de ses membres au premier semestre. Sur cette période, les cotisations perçues de l’assurance-dommages ont progressé (+ 1,4 %) mais moins vite que les indemnités versées (+6,4 %). Le mouvement est particulièrement net côté auto, où le coût des sinistres a augmenté de 5,5 % alors que les primes n’ont progressé que de + 0,4 %. « Les mutuelles du Gema s’inscrivent dans une modération tarifaire pour soutenir le pouvoir d’achat des assurés. Les hausses seront raisonnables », anticipe toutefois Pascal Demurger. Pour mémoire trois mutualistes (MAAF, Maif et Matmut) ont déjà annoncé le gel de leur tarif auto pour 2015. Par contre, du côté de l’habitation et de l’assurance-vie, les primes encaissées ont augmenté plus vite que les prestations versées.
Mais le patron de la Maif a aussi innové, accueillant devant le micro l’autre grande famille de l’assurance, en la personne de Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Les deux hommes ont détaillé les nouveaux contours de l’Association française de l’assurance (AFA), qui réunit depuis 2007 le Gema et la FFSA. Outre l’installation d’un délégué général (Arnaud Chneiweiss, secrétaire général du Gema) et d’un secrétaire général (Gilles Wolkowitsch, secrétaire général de la FFSA), l’AFA sera dotée de trois commissions communes. La commission numérique devrait voir le jour rapidement, les deux autres (assurances de biens et responsabilités d’une part, assurances de personnes d’autre part) attendront le début 2015.
L’objectif est de faire cause commune mais « sans perdre nos identités respectives ». L’actualité en donne déjà l’occasion : selon le président du Conseil national des barreaux (CNB) cité mardi par l’AFP, le gouvernement a décidé de ne pas taxer les avocats pour financer l’aide juridictionnelle et il envisagerait d’autres pistes comme une taxation des contrats d’assurance de protection juridique, qui serait plafonnée à 25 millions d’euros. Pour Pascal Demurger, il y aurait un paradoxe à « une taxation des contrats de protection juridique, qui sont précisément destinés à aider nos assurés à pouvoir accéder à la justice dans de bonnes conditions ». Une position vivement partagée par Bernard Spitz.