Les entreprises, leurs « risks managers » et leurs assureurs sont prévenus. D’après Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), la filiale d’Allianz dédiée aux grands risques, tout pousse à ce que les sinistres deviennent « plus importants, plus complexes et plus interconnectés ». Cela tient notamment à la concentration plus grande de l’activité économique dans des zones exposées aux événements climatiques, à l’augmentation des valeurs et des volumes assurés, mais aussi à la complexité et à la vulnérabilité croissante des chaînes logistiques ou des systèmes d’information, indique l’assureur allemand dans un rapport sur les principales causes de sinistres pour les entreprises, rendu public ce mercredi.
Sur la période 2009-2013, le coût moyen des grands sinistres industriels (ceux dépassant 100.000 euros) s’est élevé à 1,9 million d’euros, souligne AGCS, à partir de l’analyse de plus de 11.000 demandes d’indemnisation issues de 148 pays, dans lesquelles il a été impliqué. Mais les coûts moyens varient énormément d’un secteur à l’autre. Ils sont ainsi dix fois plus élevés que la moyenne dans le secteur de l’énergie, à 20,8 millions d’euros. « Il apparaît que ces sinistres gagnent en sévérité », souligne AGCS. Sur les 20 plus grands sinistres (hors catastrophes naturelles) survenus en 2013, 9 se sont produits dans l’industrie du pétrole et du gaz, occasionnant pour 2,34 milliards d’euros de pertes, soit 40 % du total.
« L’une des tendances significatives sur les cinq dernières années est l’augmentation marquée des demandes d’indemnisation pour des interruptions d’activité », précise AGCS.
Le constat vaut aussi pour la branche des dommages aux biens, du fait du fonctionnement accru des chaînes logistiques en flux tendus et de la mondialisation de la production. Les pertes moyennes résultant des interruptions d’activité sont ainsi supérieures de 32 % à celles imputables aux dommages matériels. Au total, sur cette branche, les demandes d’indemnisation moyennes ressortent à 2,18 millions d’euros sur la période 2009-2013. Elles sont plus élevées dans le secteur de l’aviation (5,27 millions d’euros) et dans les lignes financières (2,47 millions d’euros). C’est en matière de responsabilité civile (1,21 million d’euros) et pour la branche maritime (1,1 million d’euros) qu’elles ont été les plus basses