L’heure n’était pas franchement à l’optimisme hier du côté du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Gema a listé ses sujets de préoccupation – et ils sont nombreux -, aussi bien en France qu’à l’échelon européen.
Les effets de la crise
« La crise nous a rattrapés. Les sociétaires, les adhérents modifient de plus en plus leurs contrats d’assurance pour aller versdes formules moins coûteuses », constate Gérard Andreck, son président. Avec la recrudescence des incendies, des vols et « des faux sinistres » dans ce contexte de crise, la poursuite de l’inflation des coûts corporels en assurance automobile et les « piètres rendements financiers », il ne faudra pas attendre « de grands miracles » sur le plan des résultats, annonce-t-il.
L’exercice 2012 sera « en demi-teinte » en assurance non-vie, qui reste le coeur de métier des sociétés du Gema. En assurance-vie, une activité sur lesquelles elles se développent de plus en plus, elles ont pour l’instant fait mieux que la moyenne. Sur les huit premiers mois de l’année, « nous sommes à peu près à l’équilibre », indique Gérard Andreck, alors que le marché français est en collecte nette négative (- 5,1 milliards d’euros).
Livret A, fiscalité : l’assurance-vie menacée
La perspective d’un nouveau relèvement du plafond du Livret A et du Livret de développement durable, après celui qui interviendra le 1 er octobre, « entretient un climat d’attentisme chez les épargnants »,constate Gérard Andreck qui regrette que le Livret A perde son « caractère populaire ». « Nous comprendrions qu’au-delà d’un certain niveau les revenus du Livret A soit soumis aux prélèvements sociaux », avance-t-il. Pierre Moscovici, le ministre des Finances, a, lui, promis que le Livret A ne sera pas fiscalisé. Le Gema attend aussi « avec inquiétude » de possibles annonces sur une modification de la fiscalité de l’assurance-vie.
L « exit tax » sur la réserve de capitalisation : un coup dur
Le Gema affirme avoir « appris par la presse » le projet du gouvernement de relever l’« exit tax » de 10 % créée en 2010 sur les fonds placés sur la réserve de capitalisation des compagnies d’assurance. « Nous n’avons pas encore eu de contact avec les administrations concernées », souligne Jean-Luc de Boissieu, son secrétaire général. Une chose est sûre, « cela va entraîner des problèmes techniques ». Les sociétés justes en fonds propres pourraient souffrir.
L’impact de la revalorisation des rentes automobiles
Le transfert prochain aux assureurs de la prise en charge des majorations légales des rentes versées aux accidentés de la route va toucher de plein fouet les membres du Gema, qui sont parmi les premiers assureurs auto de France (« Les Echos » du 19 septembre). Cette charge nouvelle va peser sur leurs coûts de production. Comme le redoute Gérard Andreck, par ailleurs président de la Macif, « cela peut nous poser un sérieux problème en termes de tarifs ».
La lourde réforme de l’intermédiation en assurance
Les mutuelles sans intermédiaires tomberont sur le coup de la prochaine version de la directive intermédiation en assurance (DIA 2) examinée au niveau européen. Ses salariés commerciaux seront ainsi considérés comme des intermédiaires, sur lesquels vont peser de nouvelles contraintes . « C’est un gros changement pour nous. Il faudra quelque temps pour s’adapter », souligne Jean-Luc de Boissieu, qui ne voyait pas l’urgence à rénover la DIA 1 datant de 2002.