LAURENT THÉVENIN
Sévère cure d’austérité en vue chez MetLife. Ce géant de l’assurance-vie aux Etats-Unis a annoncé, jeudi, qu’il comptait réduire ses coûts de 11 %, soit de 1 milliard de dollars (environ 900 millions d’euros), d’ici à 2019. Il s’agit pour le groupe new-yorkais de faire face à la persistance des taux d’intérêt ultra-bas qui mettent sous pression les résultats d’investissement et le « business model » des compagnies d’assurances, partout dans le monde.
« En raison des vents contraires auxquels le secteur fait face, MetLife doit en faire plus pour éviter de courir sur place », a justifié Steven Kandarian, son PDG, lors d’une conférence téléphonique au lendemain de la publication des résultats semestriels. « Nous savons que cela nécessitera de réduire les effectifs », a-t-il ajouté, sans préciser le nombre de postes qui pourraient être supprimés. A fin 2015,MetLife employait 69.000 personnes dans le monde.
Fonte des bénéfices
Cette annonce intervient après que le groupe a publié, mercredi soir, après-Bourse, une baisse de 90 % de son résultat net pour le deuxième trimestre, à 110 millions de dollars, contre 1,12 milliard de dollars un an plus tôt. Cette fonte des bénéfices est attribuée à la revue des hypothèses actuarielles sur les produits d’épargne de « variable annuities », qui a conduit à une charge de 2 milliards de dollars, ainsi qu’à des ajustements de réserves. Le bénéfice opérationnel, qui est ressorti, lui, à 0,83 dollar par action au deuxième trimestre, a fortement déçu les investisseurs, qui l’attendaient plus haut. D’où la sanction infligée, jeudi, au titre MetLife, qui a terminé en baisse de 9,52 % à Wall Street.
Cette perspective d’une réduction drastique des coûts arrive au moment où le premier assureur-vie américain par les actifs travaille déjà à une scission de ses activités aux Etats-Unis. Comme annoncé en janvier dernier, il cherche à se séparer d’une partie importante de ses opérations américaines dédiées au marché des particuliers (« retail »).« Nous pensons qu’une compagnie indépendante serait plus compétitive et générerait de meilleurs revenus pour les actionnaires », avait alors expliqué Steven Kandarian, en janvier dernier. MetLife a précisé, jeudi, qu’il envisageait de remplir les prospectus pour une mise en Bourse ou un « spin off » de la branche « retail » – qui sera rebaptisée Brighthouse Financial -, après une réunion de son conseil en septembre
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