Ira, ira pas ? Plus d’une semaine après avoir fait part de son intérêt pour son concurrent britannique RSA, Zurich Insurance Group n’a toujours pas indiqué s’il allait déposer ou non une offre de rachat. Et s’il est revenu sur le sujet à l’occasion de la présentation de ses résultats semestriels, jeudi, l’assureur suisse a d’abord fait passer le message qu’il ne le ferait pas à n’importe quel prix. « Nous pensons qu’une telle transaction pourrait apporter des bénéfices significatifs pour nous et pour nos investisseurs en termes de complémentarité entre les activités de RSA et les nôtres, et en termes financiers », a déclaré Martin Senn, son directeur général, dans un communiqué. « Mais toute utilisation du capital devra satisfaire aux mêmes exigences que celles que nous appliquons à n’importe quel autre investissement », a-t-il souligné.
D’après le quotidien « The Telegraph », les conseils de Zurich travailleraient à une offre à 525 pence par action RSA, ce qui valoriserait la cible à près de 5,4 milliards de livres (7,7 milliards d’euros). Un montant légèrement moindre que le premier chiffre de 5,6 milliards de livres qui avait circulé dans la presse.
« La balle est dans le camp de Zurich », a commenté jeudi Stephen Hester, le directeur général de RSA, qui, hasard du calendrier, publiait ses résultats le même jour. Au regard de la réglementation britannique, le quatrième assureur européen a jusqu’au 25 août pour soumettre une offre formelle à RSA, à moins que les deux parties ne décident d’un délai supplémentaire.
S’il mettait la main sur RSA, Zurich – qui a indiqué en mai dernier vouloir redéployer 3 milliards de dollars de capitaux excédentaires d’ici à la fin 2016 – signerait sa plus grosse acquisition depuis 2000. Avec RSA, le groupe suisse convoite un pur spécialiste de l’assurance de biens et de responsabilité, d’abord tourné vers le Royaume-Uni, la Scandinavie et le Canada, et qui s’astreint à un important travail de redressement après avoir traversé récemment des turbulences – en particulier un scandale comptable dans sa filiale en Irlande.
Amélioration de la situation
Les chiffres de RSA pour les six premiers mois de l’année reflètent une amélioration de la situation. Au premier semestre, le dixième assureur non-vie européen a dégagé un résultat net de 215 millions de livres, contre seulement 6 millions de livres sur la même période de 2014. Zurich, en revanche, a présenté, contre toute attente, un résultat net en baisse de 3 %, à 2,06 milliards de dollars, sous le coup de grosses pertes dans ses activités d’assurance-dommages, en particulier au Royaume-Uni, et sur le marché des grandes entreprises globales.
Après ces annonces, le titre Zurich Insurance Group a lâché 4,63 % à la Bourse suisse, tandis que celui de RSA a perdu 2,67 % à Londres.