Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas, était plus détendu vendredi qu’à l’annonce des résultats du groupe de juin 2014, qui avaient été marqués par une amende américaine record de près de 9 milliards de dollars. Il faut dire que, entre avril et juin, la banque a vu ses revenus progresser de 15,8 %, à 11,1 milliards d’euros, pour un bénéfice net de 2,56 milliards d’euros. Sans tenir compte de l’amende et d’autres éléments exceptionnels, celui-ci progresse de 13,7 %, de sorte que le trimestre achevé marque la meilleure performance de BNP Paribas depuis le premier trimestre 2012. En Bourse, les investisseurs ont apprécié : à Paris, le titre caracolait en tête des hausses du CAC 40 vendredi. Il a clôturé à 59,31 euros, en hausse de 2,86 %.
Point clef pour les investisseurs, le groupe a confirmé sa trajectoire stratégique et les objectifs de son plan à l’horizon 2016 (lire ci-dessous). En outre, entre avril et juin, la banque a vu ses revenus croître dans l’ensemble de ses métiers. Les résultats avant impôts de sa banque de financement et d’investissement ont augmenté de 26,2 %, à 1 milliard d’euros. La banque a néanmoins confirmé sa volonté d’améliorer la rentabilité de ces activités. « Le métier de banque d’investissement est en train de changer très profondément au niveau mondial. Nous travaillons sur un plan pour améliorer l’efficacité de nos opérations et réduire nos coûts. Il ne faut surtout pas s’endormir sur nos lauriers », a souligné Philippe Bordenave, directeur délégué de BNP Paribas. De sources syndicales, un objectif de rendement des fonds propres alloués (Rone) de 20 % aurait déjà été annoncé en interne à l’horizon 2019, contre 16 % aujourd’hui (« Les Echos » du 5 juin).
Petite ombre aux bons résultats de BNP Paribas : en Italie, le groupe pâti toujours de la conjoncture, même si son coût du risque a légèrement baissé au cours du trimestre, pour atteindre 318 millions d’euros. « Le contexte décale nos performances par rapport à ce que nous avions prévu », a précisé Jean-Laurent Bonnafé.
La France à la traîne
Les résultats français du groupe font par ailleurs pâle figure en comparaison de l’activité dans les autres pays. Au deuxième trimestre, BNP Paribas a vu son produit net bancaire reculer dans l’Hexagone de 2 % et son résultat avant impôt de 5,2 %, à 476 millions d’euros. En cause : la pression exercée sur les marges de la banque du fait du contexte de taux faibles et la vague de renégociations de crédits qui érode la rentabilité moyenne de ses encours de crédit à l’habitat. Entre avril et juin, ses revenus d’intérêt ont reculé de 5,9 %, quand ceux qui sont liés à ses commissions n’ont progressé que de 3,8 %. « La dynamique commerciale de nos réseaux est bonne », tempère toutefois Jean-Laurent Bonnafé.