La crise de la dette en zone euro a pesé sur les comptes d’Allianz. Le géant européen de l’assurance a déprécié massivement, comme son voisin Munich Ré, son portefeuille d’obligations grecques, conduisant à une baisse de 7 % du résultat net audeuxième trimestre en comparaison annuelle, à 1,07 milliard d’euros. La rentabilité d’exploitation, celle qui fait référence dans l’information financière du groupe, ressort quant à elle à un niveau comparable à l’an dernier, avec 2,3 milliards d’euros. Elle est positivement influencée par l’assurance dommage et la gestion d’actifs.

Voulant faire preuve de transparence, le groupe a déprécié ses actifs grecs à leur valeur de marché actuelle, appliquant une décote proche de 50 %. La charge brute de 644 millions d’euros, largement imputée à la branche vie, a été supportée pour environ un tiers par les détenteurs de polices d’assurance, et après un crédit d’impôt, il ressort un impact sur le résultat net de 326 millions d’euros.

De bonnes rentrées de primes

L’exposition nette à la dette grecque ressort désormais à 782 millions d’euros, contre près de1,3 milliard à la fin de l’exercice précédent. En tout cas, une quantité quasi-négligeable dans l’ensemble des placements financiers d’Allianz, qui frisent les 400 milliards d’euros. Le directeur financier Oliver Bäte a déclaré « se sentir très bien » en tenant compte que les pertes non réalisées sur le portefeuille d’obligations d’Etat atteignait à fin juin 726  millions d’euros en valeur brute, et 236 millions d’euros en valeur nette.

Sur le plan opérationnel, l’assurance-dommages a profité de bonnes rentrées de primes, notamment en France, ce qui a compensé les remboursements liés aux catastrophes naturelles. Le résultat du trimestre ressort à 1,33 milliard d’euros, soit un bond de 16% sur un an. La gestion d’actifs a rapporté avec Pimco plus d’un demi-milliard d’euros et profité de rentrées nettes de fonds. Seule l’assurance-vie, affectée par la Grèce et voyant les entrées de fonds en recul, notamment en France, voit sa contribution en chute sur un an. Michael Diekmann s’est montré confiant d’atteindre les 8 milliards d’euros de bénéfice d’exploitation prévus pour cette année, à 500 millions près, la moitié du chemin ayant été fait à fin juin.

CORRESPONDANT À FRANCFORT