Laurent Thévenin
La fintech française a levé 1,8 million d’euros auprès des deux compagnies. Son robo-advisor peut leur permettre d’accélérer leur développement dans les unités de compte.
L’intérêt des assureurs pour les robo-advisors (robots-conseillers, en français) se confirme. Aviva France et la Macif viennent ainsi d’investir dans Fundvisory, une fintech française qui se présente comme « la première plate-forme digitale B to B to C européenne de conseil financier automatisé ».
En tout, la jeune pousse a levé 1,8 million d’euros auprès des deux compagnies, Aviva France participant à hauteur de 60 % à cette « Série A » et la Macif de 40 %. Ses trois cofondateurs – qui avaient bouclé un premier tour de table de 300.000 euros en 2016 auprès de « friends and family » – restent majoritaires au capital.
« Très bon complément au travail de nos conseillers »
Les deux nouveaux investisseurs étaient déjà des clients de Fundvisory. Aviva France a ainsi testé son outil d’aide intelligente à l’allocation d’actifs auprès de conseillers de sa filiale de courtage Epargne Actuelle, qui distribue le contrat d’assurance-vie Afer. « Grâce à l’amélioration du conseil apporté par ce robo-advisor, les placements sur les supports en unités de compte ont augmenté de manière significative chez les clients présentant un profil et un besoin adéquats. C’est un très bon complément au travail de nos conseillers », juge Gilles Pavie Houdry, directeur de la stratégie et du développement corporate d’Aviva France. L’assureur prévoit de généraliser cette solution en 2019 sur l’ensemble de sa clientèle en épargne, retraite, ainsi que sur ses clients patrimoniaux.
Du côté de la Macif, c’est sa société OFI Patrimonial qui travaille déjà avec Fundvisory dans la mise en oeuvre de sa plate-forme digitale patrimoniale. L’assureur veut maintenant s’appuyer sur le robo-advisor pour accélérer aussi son développement dans les produits d’assurance-vie en unités de compte
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Un conseil homogène
« Nous avons besoin d’un tel type d’outil pour aider les conseillers à répondre aux attentes des clients dans un cadre réglementaire très complexe. C’est d’autant plus nécessaire que le métier d’assureur-vie va aller vers la gestion patrimoniale. Il est aussi essentiel d’avoir un conseil homogène d’un point de vente à l’autre », insiste Odile Ezerzer, directrice du pôle finance-épargne du groupe Macif.
Fondé en 2015, Fundvisory revendique une dizaine de gros clients institutionnels dans l’assurance-vie ou l’épargne salariale
et affirme être rentable. Cette fintech, qui propose aux institutions financières des applications digitales, « modulaires et personnalisables » d’aide à la connaissance client, de suivi de portefeuille personnalisé ou de profilage de risque, entend désormais « se diversifier sur des petits et moyens clients », annonce Nicolas Gonzalez, son président et cofondateur. Cette levée de fonds doit aussi lui permettre de se déployer en Europe en 2019.
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