LAURENT THÉVENIN
LE MARCHÉ MONDIAL SOUFFRE D’UN EXCÈS DE CAPACITÉS. LE CHIFFRE D’AFFAIRES 2016 A BAISSÉ.
La question n’en finit plus de se poser. Quand les prix de la réassurance vont-il toucher un point bas ? Depuis plusieurs années, les renégociations de programmes se font, échéance après échéance, sous haute pression tarifaire. « Les renouvellements de mi-année [du 1er juin et du 1er juillet, NDLR] ont continué sur la même tendance baissière que pour ceux du 1er janvier et du 1er avril », a ainsi confirmé John Cavanagh, le patron du courtier Willis Re, dans un rapport publié début juillet. Mais « les réassureurs appliquent une discipline tarifaire », a souligné, jeudi, Denis Kessler, le président de l’Apref (Association des professionnels de la réassurance en France) et PDG de SCOR, le numéro quatre mondial du secteur. « La rentabilité d’ensemble reste satisfaisante », a-t-il fait valoir lors d’une conférence de presse de l’Apref.
Eléments d’incertitude
Tout concourt pour l’instant à nourrir une situation de marché favorable aux acheteurs de couvertures de réassurance. D’un côté, le secteur de la réassurance déborde de capitaux. A fin 2016, le capital global de cette industrie s’élevait à 595 milliards de dollars, selon des chiffres du courtier Aon Benfield, soit 75 % de plus qu’en 2008. L’afflux de capitaux « alternatifs » apportés par des investisseurs dans des obligations catastrophes ou la titrisation de risques « catnat » contribuent à nourrir cet excès de capacités. Dans le même temps, la facture laissée par les différentes catastrophes (inondations, tempêtes, tremblements de terre, accidents industriels, etc.) est restée très digeste pour les réassureurs.
Autre élément d’incertitude, le secteur doit faire « avec une reprise économique plus faible que celles que nous avons connues dans le passé et qui a une incidence limitée sur la demande d’assurance et de réassurance »,souligne Denis Kessler. En 2016, le chiffre d’affaires de la réassurance au niveau mondial a baissé – comme l’année précédente – de 4 %, à 230 milliards de dollars, selon des estimations faites par SCOR et communiquées par l’Apref, après avoir connu une croissance moyenne annuelle d’environ 5 % sur la période 2008-2014. L’encaissement sur le marché français est resté stable, à 5,36 milliards d’euros (+3 % en vie et -2 % en non vie).
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