L’anée 2015 aura été relativement clémente pour les réassureurs. Aucun événement de l’ampleur de l’ouragan Katrina ou du tsunami japonais de 2011 n’a mis à l’épreuve le marché de la réassurance. En France, seules les inondations dans le sud-est du pays en octobre ont causé plus de 500 millions d’euros de sinistres : dans l’ensemble, le montant de sinistres (1,5 milliard d’euros) rejoint la moyenne des vingt dernières années. Mais l’année en cours s’annonce moins favorable.
« 2016 démarre assez fort, constate Patrick Duplan, délégué général de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref).Le premier semestre a été lourdement impacté par les événements naturels. » En six mois, les coûts liés aux événements naturels dans l’Hexagone rivalisent avec ceux de l’année 2015 dans son entier. Ils sont évalués entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros au 30 juin 2016, dont 1 milliard à la suite des inondations des bassins de la Seine et de la Loire au début du mois de juin.
70 milliards de dollars au premier semestre 2016
Le constat est valable pour l’ensemble du globe. Après une année 2015 sans catastrophe majeure en termes de coûts assurés – le séisme au Népal, malgré 4,8 milliards de dollars de dommages, était très faiblement assuré -, plusieurs événements ont émaillé le premier semestre 2016. Selon un bilan du réassureurMunich Ré publié ce mardi, les dégâts matériels ont cumulé 70 milliards de dollars entre janvier et juin 2016 (dont 27 milliards assurés), contre 59 milliards de dollars (dont 19 milliards assurés) au premier semestre 2015.
Le groupe allemand précise cependant que ces chiffres restent, de loin, inférieurs à la moyenne des dix dernières années sur la même période (92 milliards).« Il y a eu une forte baisse au cours des dix dernières années, que ce soit en coûts économiques ou en coûts assurés », confirme Patrick Duplan. En 2015, précise l’Apref, les dommages économiques ont atteint 100 milliards de dollars dans le monde, soit 30 milliards de moins que la moyenne sur trente ans.
La baisse des coûts n’est pas liée à celle du nombre de catastrophes. Au contraire, celui-ci est en hausse constante : en trente ans, le nombre d’événements naturels a triplé. En 2015, 1.060 événements naturels ont été recensés, bien plus haut que la moyenne de 670 sur trente ans. En première ligne, inondations, tempêtes et cyclones, qui se sont multipliés à travers le monde. Des catastrophes malgré tout nettement moins meurtrières : Munich Ré dénombre 3.800 morts pour le premier semestre 2016, cinq fois moins que sur la même période en 2015.« Ces événements montrent clairement l’importance de la prévention contre les dégâts, comme la protection contre les crues subites ou la construction de bâtiments résistant aux tremblements de terre dans les zones à risque », assure Torsten Jeworrek, membre du directoire de Munich Ré.
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